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Le Soir de l'Ouest
TLEMCEN Sept milliards de dinars pour les Hauts-Plateaux
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 12 - 2014

Enfin une bonne nouvelle pour les populations qui vivent toujours dans un autre siècle. La dernière visite du chef de l'exécutif au sud de la wilaya a donc porté ses fruits.
Lors de la récente réunion présidée par le wali, en vue d'examiner 13 dossiers inscrits à l'ordre du jour, portant sur la réalisation de projets relatifs à l'investissement privé au niveau national, le comité du Calpiref a passé en revue neuf dossiers concernant diverses filières économiques.
Une nouvelle stratégie est donc mise en œuvre pour orienter ces équipements vers les communes de la steppe et des zones montagneuses, et ce, pour donner une impulsion au développement local et rétablir un tant soit peu un équilibre entre toutes les localités du territoire de la wilaya.
Il est important de rappeler que l'ensemble de ces projets doit répondre d'abord à une exigence environnementale. Cette enveloppe de 7 milliards de dinars pour la réalisation des projets, générera plus de 600 postes de travail. Les projets retenus par la commission concernent la commune d'El Aricha, qui verra la réalisation d'une unité de production d'équipements et de kits d'énergie solaire, ainsi que la réalisation de régénération des huiles usagées.
Dans la commune d'El Gor, il sera réalisé une unité de lavage de sable, quant aux communes de Terny et de Béni Boussaïd, elles abriteront des activités conformes à leurs environnements, à savoir une unité de spiruline (transformation des algues nutritionnelles à forte dose en protéine) et d'une unité de production de détergents bio.
Sur un autre volet, le Calpiref a examiné des projets de réalisation de parking à étages avec commerce, dans les deux communes du Grand-Tlemcen, Tlemcen et Chetouane. Il est vrai qu'il y a une volonté très affichée pour améliorer les conditions de vie du citoyen, mais il est possible de respecter des plans de chevauchement tout en respectant les priorités.
M. Zenasni
La Tafna, une rivière qui remonte le cours de l'Histoire
Elle arrive du sud de Tlemcen et prend naissance près du mont Merchiche (Sebdou), à 1 600 m d'altitude. Elle enserre la ville avec ses nombreux affluents, traverse la plaine des Gaâdi (Remchi) et se jette finalement dans la mer, face à l'île de Rachgoun, berceau de l'ancien royaume de Siga.
La Tafna aurait pu être une rivière comme tant d'autres, où même sans ses eaux, à cause de la sécheresse de ces dernières années, continue néanmoins de vivre avec les murmures de ses flots et de l'histoire. Elle fait parler d'elle, souvent avec nostalgie. Déjà au XIe siècle, El-Bekri affirmait que la Tafna était navigable. Elle recevait de petits navires qui la remontaient jusqu'à l'ancienne ville de Siga, capitale de l'ancien royaume du roi berbère Syfax. Selon le géographe El-Bekri, la ville de Siga était bâtie à 4 km de l'embouchure de la Tafna. Dans un ouvrage-mémoire dédié à Tlemcen, Tlemcen au passé retrouvé, Louis Abadise mentionne le rôle capital de cette rivière depuis les Phéniciens jusqu'aux Arabes, en passant par les Romains. Mais l'histoire de la Tafna fut plutôt marquée par le traité du 30 mai 1837.
Selon toujours l'auteur, l'émir Abdelkader recevait des armes des Anglais, et c'est pour cette raison que Clauzel fit occuper l'île de Rachgoun et verrouiller le port. Le ravitaillement des troupes françaises à Tlemcen arrivait d'Oran par mer. Un autre géographe, Mac Carthy, rappelle qu'en 1850, des pêcheurs espagnols remontaient la Tafna lorsque la mer était houleuse pour remplir leurs soutes de poissons de rivière. La Tafna reste à la fois une rivière mystérieuse et légendaire. Elle traverse des gouffres qui ont attiré explorateurs et spéléologues et son mythe reste entier. Un ingénieur électricien de Tlemcen, Marcel Henry, fut le premier à tenter, en 1931, l'exploration à Merchiche. Il y a aussi Ghar Lekhal (la grotte noire), une véritable merveille.
En 1935, une équipe dirigée par Louis Dolfuss et des membres du cercle Jeanne d'Arc s'intéressent aux lieux. Un des participants à l'expédition, R. Douffiagues, livre ses impressions dans un article paru dans le Petit Tlemcénien : «Devant certaines stalactites, on a envie de se mettre à genoux. On croit être en présence d'un chef-d'œuvre divin. On reste ébloui devant ces splendeurs contemplées qui frappent, c'est surtout le coloris de la roche, d'un rose comparable à celui précédant le lever du soleil.»
Le pays de la Tafna ne laissait personne indifférent, même les objets inanimés avaient une âme.
Dans le bulletin des Amis du vieux Tlemcen de 1954, Paul Martin dit : «Ma mère Tafna (oumma Tafna) réussit cent mauvaises plaisanteries. Elle vous tord les chevilles sous les éboulis, elle vous arrose... du plafond, vous fait glisser brutalement la tête en avant, elle crève votre bateau sur ses récifs pointus.» Il termine son article par cette observation émouvante : «La vieille mer Tafna n'a rien inventé. A Merchiche, comme ailleurs en Algérie, il y a de l'eau, mais elle se cache à l'ombre avec raison. Quand on la cherche longtemps, on la trouve.»
L'histoire de la Tafna est aussi un vrai chef-d'œuvre de passions et de souvenirs et de nostalgies. Louis Abadie, dans sa préface à l'ouvrage Tlemcen au passé retrouvé n'a apparemment rien oublié. Il termine son œuvre avec une dédicace un peu
triste : «A mes parents restés là-bas, à mes compatriotes retrouvés ici.» Tlemcen, quand elle murmure son histoire, on a l'impression que la Tafna traverse aussi la Méditerranée.
M. Z.
Sidi-Bel-Abbès
95 nouveaux enseignants des 3 paliers dans la tourmente
Quatre-vingt-quinze enseignants, tous paliers confondus, ont, à travers une pétition, fait part de leur tourmente suite à leur éviction à la fin de la semaine écoulée. Et pour manifester leur mécontentement, ils ont, dans la matinée du dimanche dernier, observé un sit-in devant le siège de la Direction de l'éducation de Sidi-Bel-Abbès.
Selon les pétitionnaires, ils ont réussi au concours de recrutement d'enseignants au niveau des 3 paliers (primaire, moyen et secondaire) suite à quoi, ils ont été invités à suivre une formation en août dernier à Oran et ont rejoint leurs postes respectifs à la rentrée scolaire. Ayant assumé leurs fonctions durant tout le premier trimestre, ils ont dû renoncer à leurs postes car ils ont été remplacés. Un changement inattendu qui les laisse interloqués. Comme explication reçue à ce chamboulement inédit dans les annales de l'éducation, leur recrutement à la suite de leur stage de formation a été fait sur la base du barème de la Direction de l'éducation et 3 mois plus tard, soit à la fin du 1er trimestre, la Fonction publique aurait appliqué le nouveau barème qui vient de les pénaliser vu que sur le site électronique, leurs noms ont été remplacés par d'autres nouveaux. Mais, avancent les pétitionnaires, le contrôle dimensionnel ne doit pas dépasser 1 mois (30 jours) faute de quoi, le premier barème doit être décisif.
«Or, pour notre cas, le contrôle dimensionnel a été fait 3 mois plus tard après notre installation.»
Les enseignants «virés» semblaient très mécontents et une fois de plus confrontés au chômage. «Pour certains d'entre nous dont la vocation est l'enseignement, ils ont démissionné de leur premier poste d'emploi pour rejoindre l'éducation, malheureusement, ils ont fait l'erreur de leur vie professionnelle en perdant leur emploi.» Les pétitionnaires interpellent les services compétents pour se pencher sur leur cas, eux qui se sont bercés de faux espoirs à cause d'un barème. Ils tiennent à signaler au passage que Sidi-Bel-Abbès est la seule wilaya à appliquer encore l'ancien barème pour recruter des enseignants, un barème qui vient d'être annulé par la Fonction publique.
A. M.
Clôture du salon Autowest 2014
Record d'affluence pour cette édition
La 14e édition du Salon autowest 2014, qui s'est clôturée ce samedi, a réalisé un record d'affluence pour cette manifestation ayant pris une nouvelle dimension depuis qu'elle se tient au Centre des conventions Mohamed-Ben-Ahmed d'Oran (CCO).
Les organisateurs ont, ainsi, déclaré que les visiteurs, soit quelque 250 000 à avoir arpenté le Salon, ont connu une augmentation de l'ordre de 25% par rapport à l'édition passée.
Les amoureux des voitures et les acheteurs potentiels n'ont pas hésité à faire le déplacement depuis le centre du pays parfois, et de tout l'Ouest.
Il faut dire que ce Salon a également attiré un nombre plus important d'exposants, une soixantaine en tout, avec à la clé l'exposition d'une douzaine de modèles de véhicules toutes marques confondues. Certes, cette année l'attraction devait être la présence de la Renault Symbol dont l'assemblage est fait dans les ateliers d'Oued-Tlélat. Si les visiteurs étaient nombreux à venir découvrir ce modèle, pour beaucoup aussi c'est la déception par rapport à son prix.
L'autre grande attraction de l'Autowest 2014, fut encore l'espace dédié aux deux roues, avec les très prisées et belles Harley Davidson toutes rutilantes. De nombreux jeunes ont fait le déplacement uniquement pour voir de près les grosses cylindrées des deux roues et se faire prendre en photo. Car question prix, cela est un rêve inaccessible. Les véhicules utilitaires sont encore un segment qui fait recette au Salon de l'automobile. Pour les visiteurs, par contre, l'attente fut quelque peu décevante car espérant obtenir bien plus de remise comme cela est le cas dans tout Salon de ce type. Mais une fois encore, les Algériens ont prouvé qu'ils aiment les voitures et sont prêts à faire des efforts financiers pour cela.
Fayçal M.
STEPPE DES HAUTS-PLATEAUX
Le Sud, plaque tournante de la transhumance
Malgré une pluviométrie satisfaisante enregistrée en ce mois de décembre, une clémence du ciel dépassant largement les estimations annuelles, mais qui ne portera ses fruits qu'à partir du printemps prochain, la sécheresse, ce phénomène climatique et catastrophique, continue à pousser les éleveurs de la steppe des Hauts-Plateaux à l'exode.
Frappés jusque là par une sécheresse extrême et la gelée hivernale, ces derniers fuient leurs régions et continuent à conduire leurs troupeaux vers le Sud, objet d'une transhumance «au chaud» loin des saignées de dépenses du prix de l'aliment du bétail.
En effet, comme chaque année d'ailleurs, et ce, depuis presque une dizaine d'années, nous assistons ces derniers jours à des transits de longs cortèges de camions et de semi-remorques chargés de moutons qui, nous dit-on, affluent vers les pâturages des confins de Béchar, Tindouf et Adrar (Méridja, Abadla, Oued-Lakhdar etc.), devenus plaques tournantes de la transhumance. Des centaines, voire des milliers de têtes d'ovins, en provenance des régions du Sud/Tlemcen, Sud/Tiaret, El-Bayadh, Laghouat, Djelfa et de la région de Naâma (Aïn-Benkhelil, Forthassa etc.) des tribus des Ouled Nhar, Ouled Naïl, H'myane, Médabih, et bien d'autres régions touchées par ce phénomène, sont transhumées vers ces plaines.
Ces éleveurs qui ne savent plus à quel saint se vouer, ils sont confrontés à plusieurs phénomènes, le prix de l'aliment du bétail frôle depuis longtemps les 2 500 aux 3 000 DA le quintal/maïs et le mélange son/orge, alors que le cheptel n'est pas épargné par les maladies infectieuses (telles la clavelée, la brucellose, la tuberculose, la gale, la blue tongue...), des maladies qui nécessitent une assistance quotidienne.
Pour l'instant, seul un soutien de l'Etat à l'activité pastorale pourrait atténuer la souffrance des éleveurs.


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