L'exposition «La tekhné», regroupant des objets mobiliers, des œuvres graphiques et conceptuelles réalisées en Algérie par des artistes algériens et étrangers à la faveur du 6e Festival international d'art contemporain (Fiac), a été inaugurée et reste ouverte jusqu'au 31 janvier 2015. Unique évènement du festival, cette exposition organisée au Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (MaMa) est consacrée à l'art du design, une discipline différemment approchée par la trentaine d'artistes participants qui ont conçu et fabriqué leurs œuvres en quelques semaines avec l'aide d'artisans locaux. Ces objets (chaises, luminaires, armoires, commodes, etc.), conçus avec des matériaux très divers, allant du bois au plexiglas en passant par la céramique, ont des vocations tout aussi variées : décoratives pour les vases de Mohamed Ourad ou fonctionnelles chez Drouche Walid avec sa «Chaise le Trône» mêlant plexiglas, bois, feuilles d'or et tissus. D'autres artistes proposent des œuvres plus conceptuelles, fabriquées à partir de matériaux de récupération et qui invitent à une réflexion sur le temps ou expriment un engagement de l'artiste dans sa societé. A l'exemple de l'artiste français Bertrand Planes qui a repeint entièrement en blanc un mobilier de bureau pour projeter dessus de images vidéo de l'aspect antérieur de ces meubles. Intitulée «Bumbit-Alger», cette installation, réalisée en collaboration avec l'artiste algérienne Sabrina Amel Bendali, a été pensée «plus comme un objet ‘‘unique'' d'art contemporain, que comme un travail de designer» destiné généralement à être reproduit et commercialisé, explique l'artiste. Egalement réalisé avec des matériaux de récupération, le «Mobilier métallique peint» de son confrère burkinabé Ouattara Ahmed porte, pour sa part, une approche très différente, tournée vers la «préservation du savoir-faire local», et l'engagement pour l'emploi des jeunes défavorisés, explique cet artiste qui a créé sa propre école de formation de designers dans son pays. En plus de cette exposition collective, le musée MaMa a réservé son rez-de-chaussée au designer et architecte d'intérieur algérien Chérif Medjeber pour une exposition intitulée «Baba Salem, Yasmine, souvenirs d'enfance». Cet artiste, absent d'Algérie depuis trente ans, a meublé l'espace du MaMa avec une série de tapis, de fauteuils et autres meubles pour parler avec nostalgie de son enfance algérienne.