La tension reste de mise à In Salah, où la population occupe toujours le siège de la daïra et a installé cinq grandes tentes dans la ville. Environ 300 policiers URS, sont arrivés hier d'Alger, à bord de deux avions militaires. Des nombreux gendarmes sont déployés à la périphérie, en plus de l'arrivée de trois unités du GIR de Laghouat. Ce qui fait craindre le pire. Plusieurs sources locales s'accordent à dire que le climat régnant à In Sallah est à l'allure d'une ville qui se prépare à de rudes affrontements au vu des renforts sécuritaires qui arrivent de partout. Des citoyens solidaires affluent d'autres villes mitoyennes. D'abord d'Inghar, à 65 km d'In Salah où le chef de daïra a été également chassé de la ville. Ensuite, de trois autres villes dépendant de la wilaya d'Adrar, qui sont Tit, Aoulef et Akebli, qui se situent approximativement à 120 km d'In Salah. «Nous nous attendons à une intervention des forces de l'ordre demain (aujourd'hui ndlr), mardi. La population contrôle totalement la ville, qui lui est abandonnée. La RN 1 a été encore une fois coupée à la circulation par les manifestants. Entre-temps, le nombre des gendarmes déployés à la périphérie, a été considérablement augmenté, avec l'arrivée de renforts à partir de Tamanrasset, Ouargla et Ghardaïa. Il y a aussi le dépêchement de trois unités du groupement d'intervention rapide de la gendarmerie de Laghouat et l'arrivée de 300 policiers des unités républicaines de sécurité, à bord de deux avions militaires, en provenance d'Alger», affirment nos sources. Enquête sur des tracts suscitant la haine Toujours selon des sources locales, la gendarmerie nationale a ouvert une enquête sur des tracts suscitant la haine, distribués dans la région. «Il est mentionné dans ces tracts que le pouvoir central d'Alger méprise et considère les habitants de la région comme un sous-peuple», indiquent nos sources. Elles s'indignent de voir les choses en arriver là, alors que la protestation est partie d'un rejet du puits de gaz de schiste inauguré récemment dans la région. «La population voulait être rassurée sur une démarche faite en catimini. A savoir l'inauguration du puits d'exploitation de gaz non conventionnel, à Tidikelt, par le ministre de l'Energie sans la présence et l'information de la société civile. Cette démarche a suscité la suspicion de la population qui s'inquiète du devenir écologique de sa région. Au lieu d'engager un débat et faire les choses dans la transparence, les autorités publiques ont préféré la répression. Voilà le résultat aujourd'hui», regrettent nos sources. Possible visite d'une délégation ministérielle mercredi Plusieurs sources avancent une visite imminente d'une délégation ministérielle, probablement ce mercredi. «Les forces publiques vont intervenir demain (aujourd'hui ndlr), mardi, pour reprendre le contrôle de la ville et préparer le terrain à la visite de la délégation ministérielle attendue pour mercredi. C'est fort probablement le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui conduira la délégation, pour avoir été en 1988, chef de daïra à Tamanrasset», ajoutent nos sources. Mais un tel scénario reste difficile à concrétiser dans la mesure où s'il y a intervention des forces de l'ordre dans la ville, les affrontements risquent de durer un peu longtemps, pensent des observateurs des évènements sur les lieux.