La classe politique réagit aux évènements d'In Salah dans la wilaya de Tamanrasset. Elle dénonce la répression qu'ont subie les protestataires contre l'exploitation du gaz de schiste dans cette région. Une répression devenue un «réflexe» du pouvoir. Ali Benflis : Pour Ali Benflis, les événements d'In Salah et de Tamanrasset reflètent une rupture «dangereuse» du dialogue social et de la nécessaire relation de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Rappelant que la décision de procéder à l'exploitation du gaz de Schiste n'ait été soumise à un aucun débat ni à aucune concertation nationale, il indique que le gouvernement «a cru pouvoir procéder de manière unilatérale et autoritaire et se dispenser de l'explication et la consultation que requiert la sensibilité d'une telle décision». Seulement, poursuit-il, «les événements d'In Salah ne sont que la conséquence directe et logique de ces pratiques et de ces comportements qui ne prennent en ligne de compte ni les mises en garde de l'expertise nationale, ni les préoccupations et les inquiétudes exprimées par les citoyens». Selon lui, ce sont précisément ces préoccupations et ses inquiétudes «légitimes» que le gouvernement aurait dû prévoir. «Il aurait dû s'employer à prévenir en se mettant à l'écoute de nos concitoyens et en s'acquittant à leur égard de son devoir d'explication et de persuasion», a-t-il ajouté. RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) : Le RCD condamne avec la plus grande fermeté la répression qui s'abat sur les populations du Sud. Pour lui, le bilan «tragique» enregistré lors des protestations contre l'exploitation du gaz de schiste dans la région d'In Salah n'est qu'une confirmation de l'impasse d'un système «autiste». Des protestations qu'il a d'ailleurs, qualifiées de «légitimes». Soulignant la «marginalisation chronique» de ces populations, le RCD affirme que «le chômage massif des jeunes, les passe-droits et les promesses non tenues ne sont pas les seuls griefs à l'endroit d'un pouvoir pris dans le piège de sa fuite en avant». Il avertit ainsi sur «les périls qui pèsent sur la nation à cause d'une politique qui redistribue la richesse nationale en fonction des rapports de forces construits et entretenus par les clans au pouvoir», lit-on dans son communiqué. Le RCD estime que la stratégie de répression-corruption a fait son temps. «Seule une scène publique assainie et restituée à la transparence et à l'arbitrage citoyen peut éviter le pire à la nation». Mouvement Ennahda : Le mouvement Ennahda appelle le pouvoir à abandonner sa politique pour l'exploitation du gaz de schiste qu'il considère comme n'étant pas une nécessité mais bien le résultat de pressions étrangères. Pour lui, les enfants du Sud n'ont pas à payer les échecs du régime dans sa politique économique et de développement. Dans un communiqué, Ennahda estime que c'est aux pouvoirs publics d'endosser les responsabilités de toutes dérives à l'avenir.