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A fonds perdus
Le pétrole à moins de 50 dollars...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 01 - 2015


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Qui sème le vent récolte la tempête. Le premier lundi de l'année qui commence, un Saoudien et deux gardes frontières ont été victimes d'une fusillade à la frontière avec l'Irak. L'attaque, la première contre l'Arabie saoudite depuis qu'elle a rejoint la coalition contre l'enfant monstrueux des laboratoires occidentaux du temps du djihad autorisé et encouragé, a été attribuée aux combattants de Daesh. Elle intervient dans un contexte lourd d'incertitudes liées à l'état de santé du vieux roi Abdallah (90 ans) hospitalisé pour une pneumonie, et à la chute des cours mondiaux du pétrole.
Le prix du pétrole a plongé sous la barre des 50 dollars le baril pour la première fois depuis mai 2009 en raison, principalement, d'une augmentation de l'offre, résultant de l'exploitation de pétrole de schiste aux Etats-Unis, d'une diminution de la demande plombée par une croissance mondiale atone. Aujourd'hui, tous les regards sont portés sur le royaume dont le sous-sol abrite environ 73 % des réserves prouvées de pétrole du monde. Va-t-il réduire sa production pour aider à stabiliser les prix ? A cette question, «Riyad refuse de jouer la balle (au sens d'intervenir, ndlr), en rupture avec ses options habituelles pour des prix élevés», relèvent deux experts américains dans une étude qu'ils viennent de publier dans Foreign Affairs (*).
Le maintien des prix dans une fourchette de 50 à 60 $ aurait «des répercussions majeures dans un an ou deux», estiment les auteurs de l'étude : l'investissement dans le secteur du pétrole et du gaz a baissé de 37 % aux Etats-Unis l'année dernière, et «il pourrait encore baisser là, comme ailleurs».
«Il est difficile de croire que les Saoudiens n'ont pas considéré les répercussions géopolitiques de leur choix. La baisse des prix du pétrole se traduira par une baisse des revenus pour les Etats pétroliers, dont deux — l'Iran et la Russie — sont des rivaux de longue date.» Politiquement, Riyad peut mettre plus de pression sur l'Iran pour parvenir à un accord sur le nucléaire et sur la Russie pour qu'elle se retire d'Ukraine, mais en bout de course, les résultats espérés «ne sont pas probants» et «il pourrait se produire un résultat inverse».
Cet «effet inverse» signifie un engagement iranien plus franc et plus conséquent aux côtés de Bachar al-Assad, engagement qui corrobore les efforts de Téhéran pour étendre l'influence chiite à la Méditerranée et la péninsule Arabique. Pour le président russe Vladimir Poutine, la cote de popularité patriotique reprendra son cours à la hausse, en réaction au «complot américano-saoudien visant à renverser son régime».
«Le plus grand risque associé à la stratégie pétrolière de Riyad est domestique.» Une perte de 89 milliards de dollars de recettes en 2015, résultant d'un cours à 55 dollars le baril, exigera «des coupes sombres dans les dépenses sociales et les salaires des fonctionnaires gouvernementaux qui représentent 50 % des dépenses budgétaires.» Les conséquences sont jugées «imprévisibles.» Une augmentation du chômage pourrait, à plus ou moins long terme, affecter la stabilité du royaume, une fois dissipée l'assurance des autorités quant à l'ampleur des réserves en devises, destinées à amortir le choc dans l'immédiat et estimées à 750 milliards de dollars.
Dans l'ensemble, estiment les deux experts, «la stratégie pétrolière de l'Arabie saoudite ne reflète pas une confiance» absolue en soi et Riyad pourrait être contraint de revoir sa copie.
Pour l'instant, Riyad s'entête dans une stratégie de la terre brûlée et de la tension porteuse d'incertitudes, voire même d'éventualité d'un chaos.
Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, se veut rassurant : la Russie dispose encore d'un matelas financier important et d'une politique économique adéquate pour amortir les effets d'une crise économique, même s'il admet que «les pressions du marché sont susceptibles de revenir dans le courant de 2015.»
Au-delà de la dépréciation du rouble, les analystes insistent sur d'autres sources de perturbations : un environnement mondial amorphe, des données démographiques défavorables, etc.
«Le pétrole a toujours été au cœur de la performance économique de la Russie, mais des politiques budgétaires faibles ont fait que des prix du pétrole élevés étaient nécessaires pour maintenir l'équilibre budgétaire. En 2014, le prix d'équilibre était d'environ 110 dollars le baril. Aux prix actuels du pétrole, autour de 50 dollars le baril, le déficit budgétaire et de la balance des paiements extérieurs s'annonce important et risque de se creuser davantage», estime le Council on Foreign Relations ou CFR, un think tank américain des plus influents, fondé en 1921 et consacré à la politique extérieure des Etats-Unis et la situation politique mondiale (**)
Pour la Russie, le déclencheur le plus probable d'une crise réside dans le secteur financier. Les banques d'Etat et les entreprises d'énergie font face à des remboursements de dettes doublement pénalisants, parce qu'ils sont libellés en dollars (au cours jamais aussi élevés) et adossés à une baisse conséquente des cours du pétrole. Jusqu'à présent, la crise a été évitée par l'assurance que la Banque centrale est «résolument et pleinement» derrière le système bancaire. Ce pourquoi, elle dispose encore d'énormes réserves internationales estimées à 389 milliards de dollars.
Dans de contexte de vaches maigres, «les sanctions ont été un multiplicateur de force» pour la Russie, écrit encore le CFR. C'est la raison pour laquelle, ses adversaires se devaient de compléter leur arsenal de guerre par une pression sur les cours pétroliers.
C'est notamment l'argument récemment invoqué par le président Barack Obama qui soutient que «le temps (des sanctions) rendra l'économie russe suffisamment vulnérable à des perturbations affectant le prix du pétrole», des perturbations qui généreront inévitablement «d'énormes difficultés à gérer si ce n'est pas cette année, l'année prochaine ou l'année d'après». Il a oublié «l'hiver russe» de Napoléon et d'Hitler...
A. B.
(*) Bilal Y. Saab and Robert A. Manning, "Riyadh's Oil Play : Why the Kingdom is Keeping Prices Low", Foreign Affairs, 6 janvier 2015.
(**) The Russian Crisis : Early Days, Global Economics Monthly : January 2015, Council on Foreign Relations, 6 janvier 2015.


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