Le Mouvement Nahda s'étonne que le gouvernement n'ait pas vu venir la dégringolade des cours de l'or noir, imputant la responsabilité de cette carence criante en prospective, au premier magistrat du pays, «incapable d'accomplir ses missions constitutionnelles». M. Kebci-Alger (Le Soir) Le secrétaire général du Mouvement qui s'exprimait, hier, à l'ouverture d'une session ordinaire, la troisième de rang depuis le dernier congrès, du conseil consultatif, s'est, en effet, attardé sur les récentes déclarations du Premier ministre à propos de la dégringolade des cours du pétrole et ses répercussions sur le pays. «Nous, à Nahda, nous nous étonnons quand nous entendons M. Sellal dire que la chute des cours du pétrole va encore se poursuivre, que nous sommes en crise et que personne ne s'attendait à une telle chute.» Et d'ironiser : «Mais où étaient-ils ces gens ?» allusion aux membres du gouvernement qui se plaisaient depuis des semaines à ressasser que le pays ne serait pas touché par cette chute des cours du pétrole. Ceci non sans que Mohamed Dhouibi ne tienne à rappeler que les partis de l'opposition, dont le sien, et des personnalités nationales ne cessaient d'avertir depuis des mois quant à une baisse des tarifs du pétrole. Et de citer en exemple le communiqué du Mouvement en date du 8 septembre dernier dans lequel Nahda s'inquiétait déjà à propos de cette question de la baisse des cours du pétrole sur les places internationales. Ce qui fera dire à Dhouibi que l'opposition est plus apte à l'analyse, à la prospective et à la gouvernance que le pouvoir qui, selon lui, doit assumer ses responsabilités, notamment sa responsabilité politique. Un pouvoir qu'il avertit quant à toute « tentation d'austérité à imposer au peuple au lieu de récupérer tout l'argent dilapidé et volé par Khelil et consorts». Le secrétaire général du Mouvement Nahda dira que la BCA (Banque centrale d'Algérie), qui gère, entre autres, le Fonds de régulation des recettes et les réserves de change à l'étranger, fonctionne par «téléphone» et «loin de tout le contrôle», la Cour des comptes ayant été, a-t-il ajouté, «dessaisie de cette prérogative par le président de la République en août 2010». Pour le patron de Nahda, la solution à cette situation passe par «un dialogue serein, transparent et responsable», loin de toute «logique manoeuvrière», un dialogue à même de consolider davantage l'unité nationale et lui faire l'économie des dangers qui guettent le pays», estimant que «tout ce qui se faisait dans les boîtes noires ne réglait aucunement les problèmes».