Par Kader Bakou Les «partis de la guerre», les militaristes et les va-t-en-guerre ont toujours existé. L'un des plus (tristement) célèbres est Marcus Porcius Cato, dit Caton l'Ancien ou Caton le Censeur, l'auteur du fameux «delenda Carthago». Ce politicien, écrivain et militaire romain né en 234 av. J.-C. dans le municipe de Tusculum et mort en 149 av. J.-C., voulait la destruction de Carthage, malgré les victoires romaines dans les deux guerres puniques. Alors, il fait une campagne acharnée afin de convaincre ses compatriotes de la nécessité de lui déclarer encore une fois la guerre. Pire, il voulait la destruction de Carthage, dont il craignait la renaissance de la prospérité. Au Sénat à Rome, il termine chacun de ses discours, quel qu'en soit le sujet, par : «Ceterum censeo Carthaginem esse delendam», qui signifie : «En outre, je suis d'avis qu'il faut détruire Carthage.» Parfois, il termine son discours par «Carthago Delenda est» (Carthage est à détruire !) ou simplement par «delenda Carthago» (il faut détruire Carthage). Caton réussit à convaincre le Sénat de la nécessité de repartir en guerre. Scipion Emilien réalisera le vœu de Caton en détruisant Carthage lors de la Troisième Guerre punique. Après la première guerre du Golfe (1991), il y avait certainement aux Etats-Unis et ailleurs des gens qui martelaient «delenda Baghdado». Ceci avait provoqué une autre guerre en 2003. Mais il y avait aussi des antimilitaristes comme le rappeur Eminem, auteur du tube Mosh (2004) et le cinéaste Michael Moore, réalisateur du film documentaire Fahrenheit 9/11, Palme d'or au Festival de Cannes en 2004. K. B.