Appui de taille que celui dont vient de bénéficier le FFS pour son projet de conférence portant reconstruction du consensus national. M. Kebci-Alger (Le Soir) En effet, le FLN, qui fait figure de «vitrine» principale du pouvoir, a signifié sa participation à ce rendez-vous auquel le doyen des partis de l'opposition tient. Ammar Saâdani, qui recevait, ce jeudi, une délégation du FFS dans le sillage du second round des concertations avec la classe politique, les acteurs associatifs et syndicaux et les personnalités nationales, a signifié l'«acceptation» du Front à participer à cette conférence, une participation qui devait être, selon lui, «efficace et s'inscrire dans l'intérêt du pays». Seulement, le quitus de Saâdani qui, soit dit en passant, a tenu à faire savoir que le président de la République «approuve» cette initiative du FFS, est assorti d'un préalable de poids, la «légitimité des institutions, toutes les institutions présidence, APN, APW et APC», précisera-t-il non sans avoir remercié le FFS d'y avoir «souscrit». Ce quitus du FLN et l'approbation supposée d'El-Mouradia aideront-ils le FFS à faire rallier à sa cause les récalcitrants parmi des partis et des personnalités de poids, qui, à des nuances près, considèrent la démarche comme s'adressant beaucoup plus au pouvoir qu'à l'opposition ? Car, pour le reste de la classe politique ou des organisations émargeant à la périphérie du pouvoir, il ne faut surtout pas s'étonner d'un prochain défilement de déclarations de participation à cette conférence, mainteant que le FLN a donné le ton. Pas aussi évident que cela puisse paraître, cette même opposition unie comme jamais autour d'un «smig», veut désormais du «concret». Et ce ne sont certainement pas les «conditions» du FLN, par ailleurs «avalisées» par le FFS, lui qui, pourtant, ne cesse d'insister que son initiative se veut «sans préalables», qui stimuleront le RCD, le MSP, Nahda, Jil Jadid, FJD ou encore Benbitour et Benflis à renoncer à leur refus et à se raviser. Car le préalable sur lequel Saâdani a insisté depuis la toute première rencontre avec la direction du FFS le 21 octobre dernier et qu'il vient, d'ailleurs, de ressasser ce jeudi, touche justement au noeud de la problématique posée par l'opposition. Une légitimité dont la remise en cause depuis les législatives controversées du 10 mai 2012 mais surtout depuis la dernière élection présidentielle, est, d'ailleurs, à l'origine de cette alliance inédite de l'opposition dont les acteurs ont, pour une fois, fait abstraction de leurs bords idéologiques pour se retrouver autour de l'essentel : des règles à même de permettre un libre exercice politique où toutes les libertés sont garanties. Autre point qui ne sera pas de nature à voir l'opposition revenir à la «raison» : le projet de révision de la Constitution qui, selon toujours le patron du FLN, sera entre autres des points à l'ordre du jour de cette conférence du FFS. Car il s'agit là d'un point que l'opposition réservée par rapport à ce mot d'ordre de consensus national considère comme subsidiaire, elle qui estime que l'urgence est ailleurs. Mais il y a surtout le fait que Saâdani, toujours contesté par de larges pans du FLN, voire pas en odeur de sainteté en haut lieu, n'est pas perçu comme la «voix autorisée» du «pouvoir réel», comme le décrit l'opposition. Surtout qu'avec la convalescence prolongée du Président, beaucoup de voix, notamment celle du patron du FLN, se plaisent à «ronronner» en son nom. Sa dernière sortie remontant à une vingtaine de jours de cela, évoquant un «imminent» remaniement de l'Exécutif qui se fait désirer, atteste amplement de cette prudence de l'opposition qui se voit rajouter, ainsi, de «l'eau à son moulin». «Il n'y a rien à écrire sur la page blanche du FFS, le FLN l'ayant totalement remplie de ses préalables», ironisera le président de Jil Jadid. Pour Soufiane Djillali, la sortie de Saâdani de ce jeudi «conforte l'opposition dans son refus de prendre part à la rencontre qui ne fait que gagner du temps au pouvoir pour se sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve.