Plusieurs écrivains algériens participeront à la Rentrée littéraire du Mali du 24 au 27 février à Bamako. Placé sous le signe «Osons réinventer l'avenir», cet événement prestigieux fait partie des traditions culturelles les plus ancrées dans le pays. Malgré l'instabilité politique au Mali et l'état de guerre qu'il traverse depuis 2012, la Rentrée littéraire a toujours été au rendez-vous. Comme chaque année, plusieurs universités, lycées et collèges de Bamako accueilleront une cinquantaine d'écrivains africains et européens pour débattre de thématiques variées, tant littéraires que sociales et politiques. Parmi eux, onze auteurs algériens prendront part aux tables rondes, cafés littéraires et séances-dédicaces qui rythmeront les quatre journées de cet événement. La conférence inaugurale qui aura lieu au Musée national et abordera le thème «Oser réinventer l'avenir» verra la participation d'Alice Cherki, psychanalyste et spécialiste de Franz Fanon avec qui elle a longtemps travaillé en Algérie ; elle partagera la parole avec la romancière camerounaise Léonora Miano, l'écrivain et éditeur kényan Firoze Manji et l'écrivain français Jean-Noël Pancrazi. Mme Cherki participera également à une rencontre dédiée à Franz Fanon et sa réflexion sur l'Algérie et l'Afrique. Le chroniqueur et écrivain Chawki Amari débattra de l'identité, la culture et la communauté lors d'une table ronde à l'Université des lettres et sciences humaines de Bamako, à laquelle prendront également part le romancier tunisien Yamen Manai, le poète et nouvelliste nigérien Adamou Idé et l'essayiste française Annie Ferret. L'écriture en temps de crise sera le thème d'un café littéraire à l'Institut français du Mali, dans lequel interviendra Nouredine Saâdi aux côtés de l'écrivain sénégalais Felwine Sarr, la Malienne Keltoum Sennhauser et le Congolais Rodrigue Eyema. Samir Toumi, auteur du récit à succès Alger, le cri, participera à un débat portant sur les insurrections tunisienne et burkinabée sous le titre «Quand l'Afrique change l'Afrique», y interviendront également l'écrivain togolais Sami Tchak, le Tunisien Yamen Manaï et l'économiste burkinabé Elise-Ouattara Coulibaly. Quant à la jeune auteure Randa El Kolli, elle animera deux tables rondes, l'une portant sur les écritures féminines et l'émancipation de la femme africaine et l'autre sur l'engagement de l'écrivain dans la défense des libertés. La Toile aura aussi sa part des débats à l'occasion d'une rencontre autour du thème «Internet : uniformisation ou émancipation des esprits ?» avec la bédéiste algérienne Rym Mokhtari, le syndicaliste sénégalais Ibrahima Sarr et l'écrivain malien Mohomodou Houssouba. L'Algérie sera également présente avec son cinéma lors d'une évocation de Kateb Yacine qui prévoit la projection du documentaire Kateb Yacine, l'amour et la révolution de Kamel Dahane, présenté par la nouvelliste et auteure de théâtre Hajar Bali et le producteur Djaber Debzi. Par ailleurs, plusieurs ateliers se tiendront tout au long de la manifestation dont un consacré aux structures et au financement du livre et animé par Rachid Hadj Nacer, responsable du département «livre» au ministère de la Culture. Les auteurs participants interviendront également dans 20 lycées de la capitale et y animeront des séances de dédicaces. La rentrée littéraire malienne 2015 s'achèvera au Grand Hôtel de Bamako avec la remise des prix Ahmed-Baba, Massa-Makan-Diabaté, prix du premier roman et celui du meilleur manuscrit.