L'évaluation de la faisabilité commerciale de l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels tels les gaz de schiste se poursuivra. Saïd Sahnoun récuse «le mauvais procès» fait à Sonatrach en matière de communication et affirme que sa compagnie dispose de son «propre agenda». Cherif Bennaceur – Alger (Le Soir) Lors d'une conférence de presse organisée hier à Alger, le P-dg de Sonatrach, Saïd Sahnoun, a assuré que les travaux de forage entrepris dans le cadre du projet pilote d'Ahnet, à une cinquantaine de kilomètres d'In Salah, visent à évaluer le potentiel et la faisabilité technique et commerciale des gaz de schiste. Des travaux qui suscitent l'hostilité de la population d'In Salah et de celles de plusieurs autres régions du pays, mais qui vont s'achever dans quelques jours, dira le P-dg de Sonatrach, lors de cette conférence. «Nous sommes à la phase complétion (achèvement) du second puits. Ce n'est qu'une question de quelques jours», relève M. Sahnoun qui relève que les premiers travaux laissent entrevoir des «résultats très encourageants». Tout en se voulant rassurant vis-à-vis de cette population, Saïd Sahnoun considérera, ce faisant, que «demander l'arrêt (des travaux), c'est demander l'arrêt de l'activité pétrolière» en général. Ainsi, il indique que l'intrusion de protestataires sur le site n'a pas provoqué d'«interruption significative» des travaux. Réitératif, le premier manager de Sonatrach précisera que la valorisation de ces hydrocarbures qui n'est qu'au stade de la collecte d'informations, d'«appréciation» et d'évaluation, s'inscrit dans le but de «sécuriser» l'approvisionnement énergétique du pays, élargir la base de réserves et soutenir l'exportation et le financement du développement socioéconomique, outre la création d'emplois. «L'Algérie et Sonatrach ne peuvent rester en marge du progrès», dira M. Sahnoun. Or, l'exploitation de ces gaz de schiste n'est pas possible à l'heure actuelle, faute d'offres de services et de niveaux et environnement de prix liés, ce que l'évaluation en cours permettra justement. Une évaluation qui se poursuivra encore pendant plusieurs années, Sonatrach devant former quelque 2000 travailleurs et œuvrer à maîtriser la chaîne logistique liée à ces hydrocarbures non conventionnels. En outre, l'on tiendra à expliciter le fait que les risques relatifs à l'utilisation de la fracturation hydraulique (injection d'importants volumes d'eau mélangés à des additifs pour briser la roche-mère contenant les gaz) et leur impact sur l'environnement, sont cependant maîtrisables, dans «la rigueur et le respect des procédures» selon le patron de Sonatrach. L'opportunité pour Saïd Sahnoun de récuser le «mauvais procès fait à Sonatrach» en matière de communication. Ainsi, il précise que Sonatrach a œuvré à communiquer depuis 2009 sur les études lancées et sur le «partage d'expérience» avec plusieurs sociétés de services étrangères, mais aussi depuis plus d'une année. Certes, Saïd Sahnoun concédera que la compagnie « n'a pas utilisé un langage simple » mais il affirmera que Sonatrach «maintiendra» ses efforts de communication «justes». De même que les portes du dialogue resteront ouvertes, en «totale transparence», vis-à-vis notamment des citoyens de In Salah pour lesquels il expliquera que le choix du site d'Ahnet est «étudié» et obéissait à l'objectif d'assurer un approvisionnement énergétique durable (alimentation en gaz de la centrale électrique de In Salah). Il Indiquera par ailleurs que de nombreux pays sont engagés dans l'exploration ou l'exploitation «incontournable» des gaz de schiste, chacun selon son agenda et à des degrés divers. Ce qui est le cas, selon Saïd Sahnoun, pour Sonatrach qui «a son propre agenda», réfutant ainsi toutes supputations sur une quelconque pression étrangère. Dans cet ordre idées, il affirmera que le groupe pétrolier français Total «n'est impliqué dans aucune opération de développement de gaz de schiste» en Algérie. Exploration d'hydrocarbures Sonatrach investit l'Afrique de l'Ouest et de l'Est Offensive, Sonatrach compte l'être en Afrique de l'Ouest et de l'Est. Selon le P-dg de la compagnie nationale, Saïd Sahnoun, Sonatrach s'engagera dans l'exploration d'hydrocarbures au Mozambique, en Tanzanie et au Kenya, mais aussi en Egypte. Par ailleurs, le P-dg de Sonatrach a indiqué que sa compagnie et la société pétrolière vénézuélienne PVDSA engageront la création d'une joint-venture en vue de développer le mélange du pétrole extra-lourd du Venezuela et du Sahara Blend algérien (léger). Cela même si Saïd Sahnoun confirme implicitement que la société vénézuélienne cessera ses achats de pétrole algérien, des raisons d'ordre logistique et de prix étant avancées ici et là pour expliquer cette rupture commerciale.