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A Assia Djabbar, quelques souvenirs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 02 - 2015

Assia Djabbar vient de nous quitter. Au-delà de la mort d'une personnalité exceptionnelle, c'est le démantèlement inexorable d'une génération, celle qui, en 1954 avait entre 17 et 18 ans, s'était attachée à construire une nouvelle Algérie, ni coloniale, ni médiévale !
Quand la regrettée avait participé à la grève des étudiants en 1956, elle avait à peine 20. Un an plus tard, ou en 1958, elle rejoignait Tunis. C'était là, au cours d'une conférence donnée dans la bibliothèque de la section de l'Ugema que j'eus le privilège de la rencontrer, en tant qu'étudiante, malgré que son statut d'écrivaine commençât à s'imposer.
Cependant l'étudiante en elle l'emportait. Elle avait repris le cours de ses études en histoire à l'Institut des hautes études de Tunis (une annexe de la Sorbonne). Autant que je me souvienne, elle avait pour camarade d'études Mme Fanon. Cependant, comme membre de la section de l'Ugema, elle avait demandé une bourse, ainsi que son époux, pour aller poursuivre des études au Caire. Elle ne put l'obtenir, car le haut responsable des affaires estudiantines d'alors avait été inflexible dans son refus, malgré nos tentatives, Abderrahmane Chraiet et moi-même, membres du comité de la section de l'Ugema. Mais cela ne l'empêcha pas de continuer à fréquenter les activités de la section tant qu'elle résida à Tunis.
Il nous était arrivés de passer des après midi à discuter sur l'Algérie que nous rêvions, chez elle, dans le petit appartement qu'elle habitait, rue de la Commission.
Je ne l'avais revue que bien plus tard, au milieu des années1980. Elle était venue à Annaba ; le réalisateur Hassan Bouabdallah l'accompagnait, pour, autant que je me souvienne, un projet de documentaire sur Mgr Duval. Visiter Hippone, la nouvelle basilique Saint Augustin, était nécessaire à ce projet.
Comme beaucoup d'autres elle fut contrainte à l'exil . Nous nous sommes revus, au cours de cet exil, entre deux avions. Elle était catastrophée par ce que subissait notre pays. Ce n'était pas le pays, pour lequel son œuvre s'est battue pour le hisser au niveau de ce que nous imaginions au cours de ces années de combat, avant 1962 et après 1962.
Mais elle continuait à écrire ; elle poursuivait ses recherches en histoire et l'enseigner. Ce labeur, comme celui des gens de notre génération, visait à créer les conditions de la fondation d'une Algérie de la contemporanéité et du progrès. Nous savions que libérer le pays du colonialisme ne pourrait avoir de sens que si le pays construisait une pensée nouvelle débarrassée de l'obscurantisme et des scories du Moyen âge.
Assia tu as agi pour. Mais notre génération, trahie, sabotée, empêchée de participer à la construction d'une Algérie évoluée, combattue même, s'éteint, personnalité par personnalité, assez souvent dans l'anonymat le plus dédaigneux.


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