Bon nombre de dirigeants de la Fédération algérienne des Sociétés d'aviron et canoë kayak (Fasack) et des ligues engagées dans l'organisation de la 10e édition du championnat national juniors/séniors d'ergométrie de Annaba ont estimé que l'importance d'une participation nationale à pareil événement sportif ne doit pas faire oublier le manque de soutien financier pour le développement de cette discipline, particulièrement au niveau des wilayas. Comme elle doit mettre un terme au handicap de la communication qui caractérise la fédération. Tel est l'avis de la plupart des participants. «L'essentiel est de maintenir notre discipline avec toutes ses spécialités à un niveau de compétition appréciable tant au plan national qu'international pour consolider les performances de nos athlètes. L'organisation à Annaba de la 10e édition du championnat national juniors/séniors des deux sexes est une bonne chose. Traditionnellement, les cadets y participent. Mais à la suite d'un accident dont a été victime un athlète de cette catégorie, la fédération a préféré prendre du recul pour mieux les encadrer. Notre discipline exige une endurance physique qui doit être méticuleusement suivie», a affirmé Saïd Dries, directeur technique national (DTN) à la Fasack. Pour cette 10e édition qu'a abritée la salle omnisports Saïd Brahimi de Annaba, toutes les dispositions avaient été prises pour un bon déroulement des épreuves. Notamment les moyens matériels avec l'installation d'une vingtaine d'appareils ergomètriques. Au-delà des résultats techniques qui ont confirmé la suprématie des athlètes de différents clubs algérois, les compétitions inscrites au programme de ce rendez-vous de Annaba sont préparatoires de plusieurs échéances continentales et internationales. A l'image du Championnat d'Afrique des nations prévu pour se dérouler (en Tunisie pour les uns, au Maroc pour les autres) le mois de septembre prochain. Il sera suivi des Jeux olympiques 2016 de Rio au Brésil. Préalablement, les athlètes algériens auront à respecter l'échéance des championnats arabes de voile au Maroc. Ils devront se mesurer à des concurrents en provenance de Tunisie, Maroc, Egypte, Koweït, Qatar, Arabie Saoudite, Bahreïn et des Emirats arabes unis. C'est pourquoi, les participants ont estimé qu'il est temps de promouvoir l'activité des sports nautiques méconnus par les jeunes. On a cité pour l'exemple l'Optimiste, la planche à voile, le kit-surf, triathlon, kayak, natation et l'aviron, tel est, en tout cas, l'avis de Besma Dries plusieurs fois championne d'Afrique et d'Algérie. «Chaque année, le Championnat national offre l'occasion aux jeunes des clubs affiliés à la Fasack de s'illustrer et de s'améliorer dans leur sport préféré. C'est aussi une occasion pour le directeur national de passer en revue les sélectionnés pour le prochain Championnat d'Afrique des nations. Ce rendez-vous continental peut servir de préparation avant les Jeux olympiques», dira-t-elle. Sa déclaration est corroborée par le programme élaboré par la fédération. Il permettra aux amateurs de la glisse et les passionnés des grandes espaces de découvrir la discipline et la partager dans un esprit sportif en toute convivialité entre ciel et mer. «Le championnat national est par excellence la première activité sportive qui, en action depuis des années, offre aux athlètes comme aux amateurs une escapade remarquée et donne vie à une manifestation quelque peu négligée en termes de surface nautique. A l'exemple de la wilaya de Annaba qui a vu son infrastructure d'entraînement de Oued Seybouse et le bassin de la Grenouillère disparaître. Il est indispensable que les autorités s'intéressent à cette discipline. Elle a permis, à maintes reprises, à notre emblème national de flotter haut lors des compétitions africaines. Nous sommes en mesure de faire mieux et pourquoi pas décrocher une médaille olympique, pour peu que l'on mette à la disposition de nos athlètes les moyens de leur épanouissement», a tenu à préciser Saïd Dries. A 75 ans, ce DTN est toujours aussi fringant qu'il était alors qu'il entamait ses premiers pas dans le Club aviron de Annaba encadré à l'époque par des colons. Avec ses titres et médailles, il exploite son expérience des spécialités sportives nautiques pour inculquer son savoir technique aux jeunes. Lors des compétitions de cette 10e édition d'ergomètre, Saïd Dries couvait des yeux la centaine d'athlètes en compétition sur une vingtaine d'appareils. Equipés de capteurs, ces derniers affichaient les performances des compétiteurs en temps réel sur un écran à la vue des athlètes, techniciens, dirigeants et spectateurs. Il reste, néanmoins, que cette discipline sportive gagnerait à peaufiner sa communication avec les gens de la presse. Ce qui n'a pas été le cas à Annaba. L'on a même conseillé aux rares journalistes présents à la recherche d'informations, de fouler l'aire des compétitions et de prendre connaissance des résultats techniques sur le tableau d'affichage.