L'ouverture du 5e round du dialogue inclusif intermalien à Alger s'annonce prometteuse dans le sens où tous les participants ont insisté sur l'urgence d'aboutir à un accord de paix définitif au Mali. De l'avis de toutes les parties, la menace terroriste qui pèse sur l'Afrique atteste d'une telle «nécessité». Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Le caractère d'urgence qui prévaut sur la nécessité d'un Mali stable a été largement ressenti, hier, à Alger, à l'ouverture du 5e round du dialogue inclusif intermalien, présidé par le chef de file de la médiation, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. C'était d'ailleurs au représentant du SG de l'ONU d'annoncer la couleur : «Il faut résoudre définitivement les tensions. Le Conseil de sécurité est décidé à prendre les mesures nécessaires contre le premier qui violera le cessez-le-feu.» S'ensuivra l'intervention du haut représentant de l'Union africaine : «Nous avons dépassé le stade des préalables, il faut aller carrément vers un accord de paix global et définitif. Les tensions et les suspicions qui peuvent encore persister ne doivent en aucun cas influer sur l'aboutissement du processus d'Alger.» Le représentant de la Cédéao ajoute de son côté : «L'accord pour lequel nous sommes ici n'est pas une solution en soi, mais pour aboutir à une solution, il nous faut cet accord.» L'urgence d'aboutir à un résultat est aussi ressentie dans le discours du représentant de l'UE : «Il y a une volonté commune, beaucoup d'idées ont été exprimées, maintenant il faut concrétiser. Il ne faut pas chercher la perfection. Un texte existe, il ne faut pas chercher sans cesse à le raffiner.» Pourquoi cette urgence ? Les représentants du Tchad, du Nigeria apportent à leur tour la réponse : «Face à la menace du bandit de grand chemin Boko Haram, l'Afrique mais aussi la communauté internationale ont besoin d'un Mali stable où règne une paix durable.» Les différentes parties du conflit malien n'ont pas d'ailleurs manqué de manifester leur volonté. D'abord le chef de la délégation du gouvernement malien : «Ce n'est pas un document parfait mais c'est une base solide pour aller vers un accord de paix, quitte à le parfaire plus tard. Au regard du retour en force du terrorisme dans la région, nous ne pouvons pas nous permettre une divergence nationale.» Le président de la Coordination du mouvement Azawad est également du même avis : «Le terrorisme profite de ce conflit, si ce n'est d'ailleurs sa résultante. Deux des nôtres ont été égorgés il y a deux jours par un groupe terroriste. Nous devons comprendre l'importance de la cohabitation entre nous.» L'autre partie malienne, à savoir le chef de la délégation de la platefme, conclut : «Le processus d'Alger doit aboutir à l'enfantement d'un accord global et définitif. Nous devons y apporter les preuves au-delà des mots et des discours.»