Le Parlement reprendra ses travaux dès demain lundi. Du moins, officiellement avec l'ouverture de la session de printemps au cours des deux traditionnelles cérémonies qui auront lieu, la même matinée, au Conseil de la nation et à l'Assemblée populaire nationale en présence de l'ensemble des membres du gouvernement. Et après les fastes d'ouverture, nos parlementaires attendront, comme d'habitude, ce que l'exécutif leur proposera comme textes de lois pour l'entame de cette session. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Comme le stipulent les textes régissant le Parlement, le gouvernement déposera ses projets de lois l'après-midi même de la journée de la reprise des travaux. Mais d'ores et déjà, tous, au sein du Parlement que dans l'exécutif, ne pensent qu'à un seul texte, celui que tout le monde attend mais qui se fait toujours «désirer», la révision de la Constitution. Abdelaziz Bouteflika, qui avait annoncé cette révision pour courant 2014, procédera, fort probablement, à cette même révision durant la session parlementaire qui s'ouvrira demain. Ce «vieux» projet, qui remonte à 2008 lorsque Bouteflika avait fait sauter l'article 74 qui limitait à seulement deux le nombre de mandats présidentiels, s'engageait, en ce novembre 2008, à revenir à la charge avec une révision «en profondeur» de la Constitution. Mais depuis, cette révision ne sera plus qu'une carte qu'il brandira sans jamais l'abattre, au gré des événements. Sous la pression du contexte explosif de 2011, d'abord, cela avait donné lieu au discours du 11 avril sur les «réformes politiques» dont une révision en profondeur de la Constitution. Abdelkader Bensalah sera désigné à la tête d'une commission nationale chargée de mener de «larges consultations». Il accomplira cette mission en juin 2011. Puis, plus rien, jusqu'au début 2013 et la constitution d'une autre commission, technique celle-là, appelée la commission Kerdoune, du nom de son président. En parallèle, Abdelmalek Sellal menait une nouvelle série de consultations avec la classe politique sans que cela soit médiatisé. Bouteflika, qui prévoyait cette révision pour mai 2013, en même temps qu'un vaste remaniement du gouvernement en prévision des présidentielles de 2014, sera toutefois surpris par un sévère AVC, le 27 avril 2013. Tout sera donc ajourné et, s'agissant de la révision de la Constitution, elle se transformera en un thème central de la campagne électorale du même Bouteflika pour les présidentielles. Et après les élections du 17 avril, Ahmed Ouyahia sera chargé de mener une nouvelle série de consultations sur ce projet de la révision de la Constitution avec, cette fois, un texte de base. Ouyahia accomplit sa mission en juin 2014 et remettra son rapport fin août de la même année. C'est dire qu'il serait illusoire de s'attendre à une autre série de consultations sur cette même question, au risque de décréditer profondément, et le projet, et l'Etat. A en croire des sources fiables, Bouteflika ne temporise sur la question que pour une seule raison : le choix de la voie qu'emprunterait cette révision. Se suffira-t-il d'une simple approbation du Parlement avec ses deux chambres réunies ou alors ira-t-il jusqu'au référendum ? Quoi qu'il en soit, une nouvelle Constitution, qui prévoit d'ailleurs de grands changements s'agissant des attributions du Parlement, impliquera nécessairement des élections législatives anticipées.