La cohorte des élèves de terminale a accumulé un retard de deux années en raison des grèves répétitives qu'a connues le secteur de l'éducation depuis 2003. C'est l'inspecteur général du ministère de l'Education qui l'affirme. Une génération «malmenée», dit-il. Pour éviter davantage le pourrissement de la situation, le département de Benghebrit prévoit, au courant de cette semaine, des rencontres avec le syndicat. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Les grèves répétitives dans le secteur ont été à l'origine d'un énorme retard estimé à deux années par Nedjadi Messeguem. Résultat : leur niveau scolaire est médiocre et ils arrivent au niveau de l'enseignement supérieur avec beaucoup de lacunes et des profils tronqués. Le secteur n'en finit pourtant pas avec les mouvements de protestation. Celui du Cnapeste est toujours en cours alors que le secteur est sous la menace d'un autre débrayage à l'appel de la Coordination des syndicats de l'éducation. Pour tenter de dégeler la situation, le ministère de l'Education compte reprendre langue avec le Cnapeste pour, dit-il, répondre à «certaines revendications» avant la fin de la semaine. Il s'agira de faire le point sur les revendications du syndicat. Certaines, dit-il, dépendent du ministère de l'Education alors que d'autres sont tributaires de «la volonté politique». Les syndicats regroupés au sein de la Coordination seront également invités à des rencontres de manière individuelle. Sur le terrain, la grève n'a pas été sans conséquences, même si l'inspecteur général du ministère de l'Education en minimise l'impact. Les compositions, dit-il, se passent «majoritairement dans de bonnes conditions», exception faite de certains établissements du secondaire et du moyen où la situation est gérée «intelligemment» localement. Le ministère, dit-il, fera de son mieux pour que l'ensemble des élèves scolarisés puisse passer les compositions avant les vacances de printemps. Revenant sur les tenants et les aboutissants des mouvements de protestation, l'invité de la rédaction de la Chaîne III estime que «l'école publique est malmenée», car, dit-il, «il y a une volonté certaine de déstabiliser l'école à cette période où les cours particuliers sont accélérés». Des cours particuliers qui, selon lui, doivent faire l'objet d'une plus grande surveillance mais pas seulement de la part du département de l'éducation. D'autres départements comme le commerce doivent s'impliquer puisque l'activité est normalement régie par le registre du commerce. En dépit des perturbations des cours, le ministère de l'Education est bien déterminé à bannir l'ovni pédagogique qu'est le seuil exigé par les élèves de terminale. L'inspecteur générale reconnaît néanmoins que le secteur de l'éducation vit une crise en raison des problèmes liés à la formation des enseignants. Le modèle pédagogique actuel, rappelle-t-il, ne permet pas de former des enfants avec de grandes capacités. Il s'agit d'un modèle où il est demandé aux apprenants de restituer le savoir sans faire appel à leurs capacités d'analyse, de résolution des problèmes ni esprit de synthèse. En 2003, «on avait été naïfs» en donnant de nouveaux manuels à des enseignants pour la réforme alors qu'il aurait fallu commencer par la formation des enseignants avant la mise en place des réformes. Un aveu d'échec que les personnes chargées de la mise en place de ces mêmes réformes avaient déjà établi.