Des sujets d'examen qui réhabilitent l'intelligence, ce ne sera pas pour cette session du baccalauréat. Pour y arriver, le ministère de l'Education devra d'abord former les enseignants à l'approche par compétence introduite en 2002 sans que le corps enseignant y soit préparé. Nawal Imès - Alger (Le Soir) De l'aveu même de l'inspecteur général du ministère de l'Education, l'acte pédagogique est resté «figé». La réforme de 2002 avait certes introduit la notion de l'approche par compétence mais sans jamais donner toute la place à la formation des enseignants. C'est d'ailleurs ce qui peut être reproché à cette réforme selon l'inspecteur général du département de Benghebrit qui était hier l'invité du forum du quotidien El Wassat. Résultat, plutôt que de mobiliser l'intelligence des apprenants, l'école a opté pour le modèle qui se contente de leur demander de restituer intégralement ce qui avait été enseigné. Conséquence : les sujets du baccalauréat ont petit à petit été dépouillés des questions indirectes pour ne laisser place pratiquement qu'aux questions directes ne nécessitant ni esprit de synthèse ni réflexion. Cela changera-t-il ? Pas tout de suite, répond l'inspecteur général qui explique qu'un tel chantier nécessite la formation des enseignants à l'approche par compétence. Abondant dans le même sens, Ahmed Tessa, conseiller auprès de la ministre de l'Education, a expliqué comment les méthodes d'enseignement ont poussé l'élève à abandonner l'esprit de synthèse, la réflexion et l'esprit critique. Résultat : les bacheliers accèdent à l'université sans maîtriser des prérequis et 35% d'entre eux refont leur première année universitaire. Très souvent, ces mêmes bacheliers n'ont reçu que 25 semaines d'enseignement sur les 32 prévues initialement. Une situation qui a servi d'alibi pour l'instauration de la «ataba». Un OVNI pédagogique qui disparaîtra cette année avec l'objectif de réhabiliter le bac algérien. La réflexion autour de l'orientation des élèves sera également initiée à la faveur de l'évaluation du cycle secondaire. Abordant la question des conflits sociaux, l'inspecteur général a rappelé que pas moins de 45 rencontres avec les partenaires sociaux avaient été organisées depuis le mois d'août dernier. Force est de constater qu'elles n'ont pas permis d'instaurer la paix dans le secteur. La grève des intendants en est la preuve. A ce sujet, un groupe de travail a été mis en place pour prendre en charge leurs préoccupations. Le département de Benghebrit est en attente d'une réponse du gouvernement. Concernant la grève à laquelle a appelé le Cnapest, le conseiller de la ministre de l'Education a fait savoir que la ministre de l'Education recevait hier matin les représentants dudit syndicat pour tenter de trouver un terrain d'entente. Afin de trouver une solution plus globale, le département de l'éducation lance l'idée d'un pacte pédagogique qui mettrait l'école à l'abri des perturbations.