Le promoteur du parti Talaiou El Houriyet, Ali Benflis, apporte son soutien ferme au projet amendant et complétant la loi 156-66 du 8 juin 1966 portant code pénal adopté jeudi dernier à l'APN dont le camp islamiste réclamait tout simplement le retrait. M. Kebci - Alger (Le Soir) Pour l'ancien chef du gouvernement, qui s'exprimait hier, à l'occasion d'une cérémonie célébrant la Journée internationale de la femme, la toute première activité de son parti en cours de constitution, il n'est pas question de «minimiser» le fléau lié aux violences conjugales qui affecte la femme algérienne, en sus, bien entendu, des autres formes de discrimination et d'arbitraire. Démarrant du postulat que «toute violence est répréhensible aux yeux de la loi», Benflis estimera que la violence conjugale doit être «estimée à trois niveaux : «comme violence en tant que telle et circonstances, à mes yeux aggravantes, en tant que violence, commise contre une femme et en tant que violence commise contre une épouse et une mère». D'où, dira-t-il, le soutien «ferme» qui «coule de source», de Talaiou El Houriyet à cette loi qui, argumentera-t-il, «comporte des dispositions dissuasives et répressives à l'encontre des violences conjugales». Mais Benflis ne ratera pas l'occasion pour «politiser» le sujet et s'en prendre, une fois de plus, au pouvoir en place. Pour lui, la femme algérienne concentre sur elle ces trois formes d'arbitraires rassemblés : un arbitraire en tant que citoyenne ; un arbitraire en tant que femme et un arbitraire dans son parcours professionnel. Ce qui fait qu'elle n'est pas une citoyenne à part entière». Par la faute, expliquera-t-il, du régime politique en place qui «a réussi à créer une citoyenneté à deux vitesses» ou plus crûment, «une supra-citoyenneté et une infra-citoyenneté». Et au double candidat malheureux aux présidentielles de 2004 et 2014 de distinguer sa vision et son approche des droits de la femme de celles du régime en place. «Notre vision des droits de la femme est une vision cohérente et globale alors que le régime en place n'en a qu'une vision réductrice et calculatrice, celle de redorer son image et de faire oublier ses nombreux autres manquements en matière de libertés et de droits ; notre approche est aussi volontariste et globale, celle du régime est timorée et sélective ; notre démarche est portée par des principes et des convictions, celle du régime par des calculs et des soucis égoïstes», dira-t-il. Une approche et une vision que Benflis déclinera sous nombre de principes dont celui selon lequel les droits de la femme algérienne relèvent des «attributs d'une citoyenneté pleine et entière». De ce fait, il estimera que la femme algérienne ne pourra être rétablie dans la plénitude de ses droits que dans le cadre «d'une réhabilitation de la citoyenneté en tant que telle dans notre pays».