Fra�chement r��lu � la pr�sidence de la F�d�ration alg�rienne de boxe, Mohamed Soltani veut profiter de son nouveau mandat pour r�veiller le noble art alg�rien de son "KO" qui persiste depuis de longues ann�es. M�decin de formation, le n�o-pr�sident qui arbore un cr�ne ras� (� la Marvin Hagler) a eu le temps de diagnostiquer le mal et poss�de les rem�des qu'il avoue pourtant ne pas pouvoir administrer sans l'aide des autorit�s concern�es. Rencontre avec un docteur qui veut redorer le blason terni des pugilistes. Si brillante aux pr�c�dents J. O., la boxe alg�rienne a �t� une v�ritable d�ception � Ath�nes. Avez-vous une explication ? Pour expliquer les mauvais r�sultats aux J. O. d'Ath�nes, il ne faut pas oublier que nous avions h�rit� d'une certaine situation. En 2001, Il y a eu le d�part de Benguesmia et Soltani, et il ne restait que deux boxeurs, de qualit� certes, mais d'un �ge avanc�. Il fallait donc reconstruire d'autant plus que nous n'avions pas � ce moment l'EN "juniors" qui pouvait constituer un r�servoir. Cette s�lection en pleine reconstruction � particip� � des tournois au Qatar et � Cuba et a permis de sortir trois �l�ments comme Kassoul, Filali et Bouziane. Elle s'est adjug�e la deuxi�me place aux Jeux africains en 2003. Mais en 2004 � Ath�nes, z�ro m�daille... Oui, mais � Ath�nes, c'�tait le niveau mondial, et il ne fallait pas r�ver car nous avions des boxeurs manquant d'exp�rience. Vous venez d'�tre �lu pour un second mandat. Quelles seront vos priorit�s ? D'abord, je veux r�habiliter la boxe en mettant en place un statut du boxeur. Vous n'�tes pas sans savoir que la plupart des boxeurs viennent d'un milieu d�favoris� et il faut leur permettre de pouvoir s'ins�rer socialement. Ensuite, j'ai �t� �lu sur la base d'un programme qui pr�voit le renouveau � travers trois niveaux. Lesquels ? Premi�rement, le haut niveau. Et d'ores et d�j� je peux vous annoncer que nous tablons sur deux m�dailles aux prochains J. O. de 2008. Deuxi�mement, il y a ce que nous appelons l'�v�nementiel, c'est-�-dire que nous comptons am�liorer l'image de la boxe alg�rienne. Nous voulons attirer plus de jeunes vers le noble art. Mais la boxe est un sport tr�s dur et les parents rechignent � y inscrire leurs enfants car ils ont cette image d'un Mohamed Ali tremblotant et malade... Mohamed Ali est un cas exceptionnel, mais je peux vous dire que la boxe n'est pas un sport plus dangereux qu'un autre. Dans les combats "amateurs", le port des protections, comme le casque, est obligatoire. En outre, l'arbitre est l� et il peut arr�ter le combat � tout moment et, enfin, il y a toujours un m�decin pr�t � intervenir. Par cons�quent, nous allons multiplier les galas et les comp�titions � travers le pays pour pouvoir d�nicher des pugilistes. Troisi�mement, nous allons d�velopper la formation de nos techniciens. En tant que m�decin de formation, �tes-vous pour l'�largissement du port des protections avec les professionnels ? Dans les combats professionnels, c'est l'enjeu financier qui pr�domine. Il y a des sommes �normes qui sont en jeu. Le combat professionnel est avant tout un spectacle et les spectateurs en veulent pour leur argent ainsi que les cha�nes de t�l�vision et les publicitaires qui les soutiennent. Ceci pousse les managers � se pr�occuper beaucoup plus du gain. Ceci dit, personnellement, je suis pour les protections pour les "pros". Revenons � la boxe en Alg�rie. Comment faire pour la sortir de sa l�thargie ? Tout simplement en d�veloppant les salles de boxe. Quarante ans apr�s l'ind�pendance, nous n'avons toujours pas de sales dignes de ce nom. Les subventions pour les clubs sont de l'ordre de trente mille � quarante mille dinars par �quipe. Quand on sait qu'un casque de protection co�te cinq mille dinars, cela vous donne une id�e de cette aide financi�re d�risoire. Aussi je lance un appel aux autorit�s locales pour qu'elles augmentent leur apport financier et soutiennent l'activit� du noble art. J'interpelle �galement les DJS pour que les subventions soient plus cons�quentes. Il y a d'excellents pugilistes bi-nationaux en France, certains n'ayant pas encore fait leur choix pour d�fendre les couleurs d'un pays. Avez-vous pr�vu une prospection dans ce sens ? Mais la prospection est permanente � notre niveau. Tenez, par exemple � l'occasion des deux journ�es sportives organis�es par la Sonatrach, nous avons supervis� des jeunes de quatorze ans. En ce qui concerne les binationaux, nous les invitons r�guli�rement au festival de jeunes qui regroupe environ quatre cents personnes. Quel est le prochain grand rendez-vous de la s�lection nationale? Ce sont les Jeux m�diterran�ens qui se d�rouleront au mois de juin prochain en Espagne. A l'or�e de la nouvelle ann�e et de votre nouveau mandat, quel est votre message vers la famille pugilistique ? Moi, je veux �tre un rassembleur et je souhaiterais que toute la famille pugilistique, sans aucune exception, soit r�unie pour notamment exploiter et mettre en valeur les potentialit�s de nos jeunes boxeurs. A propos justement des boxeurs alg�riens, on dit souvent que ce sont de bons techniciens mais de mauvais encaisseurs. Qu'en pensez-vous ? C'est vrai que le boxeur alg�rien est un bon technicien, mais si on dit que c'est un mauvais encaisseur c'est parce que toutes ses qualit�s ne sont pas exploit�es. De toute fa�on, les qualit�s et les d�fauts se travaillent � l'entra�nement. Pour qu'un pugiliste devienne aussi un bon encaisseur, il faut qu'il soit pris en charge correctement au cours de ses pr�parations et cela passe par l'existence de salles modernes et bien �quip�es et un encadrement de valeur. C'est pour cela que j'insiste sur la financement et la formation des entra�neurs qui est inscrite dans mon programme. On vous laisse sonner le gong en guise de conclusion ? Je voudrais profiter de cette occasion pour souhaiter une bonne et heureuse ann�e � la famille de la boxe alg�rienne en particulier et � tous les Alg�riens en g�n�ral.