En sus du nouveau président du Forum des chefs d'entreprises FCE, Ali Haddad, auquel elle destinait, depuis plusieurs semaines, ses diatribes itératives, la secrétaire générale du Parti des travailleurs focalise désormais ses attaques, même à peine voilées, contre Saïd Bouteflika. Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Pour Mme Hanoune, Saïd Bouteflika fera partie de ceux que l'histoire jugera s'il n'intervient pas pour mettre fin à la dérive qui caractérise la vie politico-économique du pays. «L'histoire jugera Saïd Bouteflika, conseiller spécial et frère du président Bouteflika, s'il n'intervient pas pour mettre un terme à cette dérive. Car au vu de sa fonction de conseiller et frère du président de la République il sait au nom de qui agissent certains...», a indiqué Mme Hanoune lors de la présentation du rapport politique du Parti des travailleurs, en marge de la tenue, hier, de la réunion de son bureau politique. Interpeller uniquement Saïd Bouteflika n'est-il pas dû à «sa proximité jamais démentie» avec le tout-puissant homme d'affaires, Ali Haddad et nouveau patron des patrons algériens ? Mme Hanoune se contente de justifier cette interpellation par le fait que Saïd Bouteflika est frère du président et conseiller spécial du chef de l'Etat ! Justement à propos d'Ali Haddad, la conférencière tire à boulets rouges sur cet homme d'affaires, sans toutefois le nommer, qui a rencontré récemment à Tunis, Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'Etat américaine sous Bill Clinton, et qui «se comporte comme un chef d'Etat parallèle». «L'Etat algérien est fragilisé plus que jamais. Il y a un homme d'affaires qui se comporte comme un chef d'Etat parallèle et qui fait des promesses pour l'ouverture des secteurs au privé. Il y a une vaste opération de prédation de l'économie nationale sous le prétexte d'une ouverture à l'investissement privé. Les agissements de cette oligarchie laissent croire qu'il existe un Etat parallèle à l'Etat officiel», a-t-elle accusé. Last but not least. Mme Hanoune continue de s'attaquer à «la bande» d'Ali Haddad. Et cette fois-ci, c'est à Smaïl Chikhoune, président du Conseil d'affaires algéro-américain, d'être ciblé. Son «péché» est d'avoir plaidé pour «la révision» de la règle régissant l'investissement étranger en Algérie, à savoir la règle dite 49/51%. «Comment se fait-il que M. Chikhoune ose demander la révision de cette règle ? Il s'agit là d'une ingérence étrangère», qualifie-t-elle. Et d'ajouter que tout ces agissements ne font qu'«accroître l'appétit vorace des multinationales en Algérie». Et d'inviter le ministre de l'Industrie et des Mines, qui a eu également sa part de critiques, à s'expliquer davantage sur les visées de la réorganisation des SGP de son secteur en holding et l'ouverture du capital au privé des entreprises publiques, notamment via leur introduction en bourse. «La règle 49/51% est dévoyée au profit du privé. L'ouverture du capital des entreprises publiques au privé, sans mettre aucun sou, est une privatisation à peine déguisée», a-t-elle martelé. Par ailleurs, Mme Hanoune a plaidé pour le règlement définitif et rapide de la crise d'In Salah et s'interroge sur le «front» constitué par certaines ONG étrangères pour empêcher l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, alors qu'aucun mot n'a été prononcé dans d'autres pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne...).