Cent-cinquante à deux cents plateformes logistiques seront progressivement créées à travers le territoire national dans le cadre d'un partenariat entre le groupe public SNTR (Société nationale du transport routier) et le groupe français APRC. Un partenariat qui devrait contribuer à générer un gain de 7 milliards de dollars par an au moins pour l'économie algérienne. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) Le développement d'un réseau national de plateformes logistiques est indispensable pour l'économie nationale, considérait hier le président du groupe français APRC (spécialisé dans l'ingénierie, l'exploitation et réalisation de l'immobilier d'entreprise), Karim Abdellaoui. Un tel réseau contribue en fait à une régulation économique et commerciale efficace, à garantir la disponibilité régulière des produits, biens et services, assurer la traçabilité et la fiabilité des prestations et transactions et bien optimiser les coûts, relèvera le président d'ARP, rencontré au siège du groupe public SNTR (Société nationale du transport routier) à Rouiba, en marge d'une visite d'inspection du ministre des Transports, Amar Ghoul. Or, l'Algérie manque encore de plateformes logistiques, même si des infrastructures portuaires, de transport, distribution, stockage, entreposage (notamment les ports secs et entrepôts sous douane) existent. Le développement d'une chaîne globale de logistique d'approvisionnement et de distribution reste balbutiant, en dépit des actions impulsées par certaines entreprises. Toutefois, en l'absence d'un tel réseau, d'une «solution globale», dira M. Abdellaoui, les opérateurs économiques et commerciaux et autres intervenants se retrouvent confrontés à des surcoûts. Des surcoûts qui peuvent être en effet estimés à plusieurs milliards de dollars, voire à 12 milliards de dollars par an, estimera le président d'APRC. Avec un coût du produit supérieur de 2O% environ par rapport à la norme mondiale, en raison de cette insuffisance logistique, l'Algérie pâtit donc d'un manque de compétitivité. Dans le but justement de booster cette compétitivité, de développer le marché de la logistique qui pourrait à terme générer un chiffre d'affaires de quelque 15 milliards de dollars par an mais aussi conforter l'essor de la grande distribution, une dynamique partenariale a été enclenchée par le groupe SNTR et le groupe APRC. Ainsi, une joint-venture, dénommée SNTR-Logistics dotée d'un capital social de 300 millions de dinars a été créée entre APRC avec 49% et le groupe SNTR à 51%. Vocation de cette société mixte, la conception, réalisation et exploitation de plateformes logistiques modernes, répondant aux normes internationales et intégrées, la maintenance, le transfert de savoir-faire, la création de plusieurs milliers de postes d'emplois (40 000 emplois) ainsi que la formation de la relève durant les cinq prochaines années. Un projet au demeurant «important, au financement très important», assurera Karim Abdellaoui, élusif quant au montant d'investissement consacré. Cela, même si le prix du mètre carré avoisine les 300 à 400 euros. Considéré en effet par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) en novembre 2013 pour son caractère « d'intérêt national», maturé durant l'année 2014, le projet est déjà lancé. Ainsi, quatre plateformes logistiques seront lancées dès juin prochain à Oran, Alger, Sétif et Touggourt, comme l'indiqueront le président d'APRC, le directeur-général-adjoint de SNTR-Logistics, Sid Ali Azzouz, ainsi que le président du groupe SNTR, Abdellah Benmaârouf. D'une superficie de l'ordre de 20 000 m2 chacune et appuyées par un dispositif de formation, ces plateformes logistiques devraient être complétées à terme par d'autres plateformes et infrastructures régionales et urbaines à travers le pays. Des démarches ont été entreprises en vue d'obtenir des terrains dans l'ensemble des wilayas du pays, indiquera Sid Ali Azzouz. Dès la finalisation des démarches et l'identification du foncier, le dossier sera examiné par le Conseil national de l'investissement (CNI), permettant de pouvoir passer à la vitesse supérieure. En effet, les deux partenaires escomptent la réalisation à terme de quelque 150 à 200 plateformes logistiques de tous types à travers le territoire national. Soit une superficie globale de 500 000 m2 de construit «si les terrains sont attribués», observe le dg-adjoint. Ce qui permettrait à ce projet partenarial de contribuer à «capter 30 à 40% du marché de logistique», relève le président d'APRC. Comme il permettra de résorber le déficit, à diminuer du poids de l'informel et à réduire les coûts, les «mutualiser». Voire, permettre de générer un gain de «7 milliards de dollars» pour l'économie algérienne, comme le relèvera le président du groupe SNTR, Abdellah Benmaârouf, en présence du ministre des Transports. La réorganisation du secteur des transports enclenchée L'opportunité pour Amar Ghoul de conforter la dynamique d'expansion du groupe SNTR et de prôner l'importance du partenariat. «Des projets importants de partenariat sont en maturation» dans le domaine de la logistique, indiquera le ministre en marge, relevant le souci de booster le développement du transport terrestre, notamment des marchandises. Notons dans ce contexte que le processus de réorganisation du secteur des transports, la restructuration des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) relevant du département d'Amar Ghoul, est impulsée et devrait être concrétisée selon le ministre durant l'année 2015. Ainsi, il indiquera que le dossier du transport maritime a été déjà finalisé et sera soumis à l'aval de l'exécutif tandis que l'étude de la réorganisation du transport terrestre a été enclenchée au niveau de la SGP concernée avant d'être examinée par les pouvoirs publics.