Des combattants d'Al-Qaïda et leurs alliés menaient hier vendredi une bataille pour la capture de la plus importante base militaire du régime syrien dans la province d'Idleb (nord-ouest), près d'une semaine après la prise de la ville éponyme, selon une ONG. Le 28 mars, le Front Al-Nosra, soutenu par des groupes islamistes rebelles, a pris la grande ville d'Idleb, un revers pour le régime qui vient s'ajouter à d'autres défaites cette semaine, comme la perte du principal poste-frontière avec la Jordanie, dans le sud du pays. «De violents combats se déroulent depuis la nuit de jeudi entre l'armée et ses supplétifs d'une part, Al-Nosra et ses alliés comme les groupes islamistes Ahrar al-Cham et Jound el-Aqsa d'autre part, aux abords de la base de Mastouma», à 7km au sud de la ville d'Idleb, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «C'est la plus grande des bases du régime dans la province d'Idleb», selon Rami Abdelrrahmane, le directeur de l'OSDH. Selon lui, «Al-Nosra et les rebelles ont mené une attaque préventive contre cette base car c'est là que le régime envoie des renforts en vue de reprendre la ville d'Idleb». Une source syrienne sur le terrain du côté loyaliste a confirmé que le camp était «la plus importante base du régime dans la région d'Idleb» et que l'armée envoyait «des renforts depuis des jours pour se concentrer dans cette base». D'après M. Abdelrrahmane, si les rebelles parviennent à prendre la base de Mastouma, ils menaceront directement les deux localités chiites de Foua et de Kefraya, aux mains du régime. Dans cette province frontalière de la Turquie, le régime ne contrôle plus que Mastouma, d'autres bases moins importantes, l'aéroport d'Abou el-Douhour et quelques localités. Sur un autre front, le groupe extrémiste Etat islamique (EI) avançait de nouveau hier dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas. L'EI, qui n'a jamais été aussi proche du cœur de la capitale, a lancé l'assaut contre ce camp mercredi dernier en riposte à l'arrestation de certains de ses membres par les groupes palestiniens du camp. Repoussé dans un premier temps, les djihadistes progressent depuis jeudi, provoquant un déplacement des civils au sein du camp assiégé par le régime syrien depuis plus d'un an.