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Le coup de bill'art du Soir
Rock progressif et décadence
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 04 - 2015


Par Kader Bakou
Avec le rock comme locomotive, la musique moderne a atteint son apogée avec les Pink Floyd. Les Beatles ont joué un grand rôle dans cette évolution, perceptible à chacun de leurs albums. Le morceau Helter Skelter, enregistré en 1968, était déjà précurseur du genre heavy metal. Une des versions (non commercialisée) de la chanson dure 27 minutes et 11 secondes. Elle était lente et hypnotique. A la fin de l'enregistrement, fatigué, le batteur Ringo Starr lança ses baguettes dans le studio et cria très fort : «I got blisters on my fingers !» (J'ai des ampoules aux doigts !). Les Beatles ont conservé le cri de Starr et le bruit de la baguette qui tombe sur quelque chose de métallique dans la version finale de la chanson. John Lennon réalisa un solo de saxophone, qu'il conclut par un «how's that ?» audible aussi dans la version finale. Plus tard, on retrouvera ces «petits trucs» dans les compositions des Pink Floyd.
A day in the life est la chanson qui clôt l'album Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band paru en 1967. Signée Lennon/McCartney, elle est, en fait, un collage de deux morceaux inachevés, l'un de John Lennon et l'autre de Paul McCartney. Marquée par l'atmosphère psychédélique qui règne autour de la production de Sgt Pepper, A day in the life est considérée comme le joyau de l'album, tant dans sa conception que son contenu. Elle est également remarquable pour les paroles surréalistes, l'aspect musicalement impressionniste, les techniques de production innovantes et l'arrangement orchestral complexe comportant une montée cacophonique et partiellement improvisée. Le passage de la partie chantée par Lennon à celle chantée par McCartney est un morceau d'anthologie. Le tout est un vrai délire musical ! A day in the life mêle, notamment, rock symphonique et rock psychédélique tout en annonçant le rock progressif.
Les Beatles ont fait du hard rock, comme dans la chanson Everybody's got something to hde except me and my monkey, de la musique concrète et expérimentale (Révolution), du rock psychédélique (I'm the walrus, strawberry fields forever...). George Harrison est, en outre, un pionnier dans l'utilisation du synthétiseur dans la musique rock.
Après la séparation des Beatles en 1970, le relais est pris par leurs compatriotes les Pink Floyd. The dark side of the moon (1973), un des albums les plus vendus dans le monde, est considéré comme leur album les plus abouti. The Wall (1979) fait partie des dix meilleures ventes d'albums aux Etats-Unis. Il est le double album le plus vendu au monde. Avec les Pink Floyd, les genres rock progressif, psychédélique et spatial ont atteint le top. Après eux, la musique moderne est «tombée dans le déclin» ou a amorcé un retour aux sources, selon les visions, les goûts et les couleurs musicales. Le rap, par exemple, est considéré comme un retour aux rythmes simples. Mais là aussi, la partie interprétée par Paul McCartney dans A day of the life, c'était du rap avant le rap : «Woke up, fell out of bed, dragged a comb across my head...»
K.  B. 


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