Séance de questions orales au Sénat, jeudi dernier. Au menu, la pénurie de carburant, les énergies renouvelables, Desertec, les constructions inachevées, la prise en charge des moudjahidine mais également les questions liées à la reconnaissance par la France des crimes commis pendant la période coloniale. Pénurie de carburant La faute à l'acheminement, selon Yousfi Pas de pénurie de carburant mais des problèmes liés au transport. Ce sont les explications que fournissait, jeudi, Youcef Yousfi, interpellé par un sénateur au sujet des perturbations dans la distribution du carburant. Nawal Imés - Alger (Le Soir) Le ministre de l'Energie explique, en effet, que la situation vécue il y a quelques semaines dans plusieurs wilayas était due au retard accusé dans l'acheminement et l'approvisionnement. Point de problème de disponibilité du carburant, dit-il, même s'il avoue qu'il devenait nécessaire d'augmenter les capacités de stockage. Le déficit des capacités actuelles de stockage de Naftal a accentué la tension sur le carburant. Les capacités ne couvrent, selon Yousfi, qu'une semaine des besoins du marché national en carburant.Des projets sont actuellement en cours de réalisation pour porter les capacités de stockage à 30 jours à l'horizon 2020 en plus de l'élargissement du réseau de pipeline qui devra se substituer au transport routier qui nécessite beaucoup de temps et qui mobilise des milliers de camions-citernes. Desertec «inutile» Interrogé au sujet de la politique de l'Algérie en matière d'énergies renouvelables, Yousfi a évoqué le projet «Desertec», estimant qu'il était inutile de parachever un projet qui vise essentiellement à approvisionner l'Europe de 20% de l'électricité consommée par le continent, alors que la majorité de ses pays enregistrent un surplus en électricité. L'Algérie, dit-il, mise sur la baisse des coûts de production des panneaux solaires. Les investisseurs sont appelés à en fabriquer davantage pour en réduire les coûts à terme. Actuellement, la production d'un seul kilowatt d'électricité à partir de l'énergie solaire revient quatre fois plus cher que sa production à partir du gaz. La réalisation du programme de production de l'électricité à base des énergies renouvelables dépendra, dit-il, des capacités du pays à en supporter les coûts. Tayeb Zitouni : «La France reconnaîtra tôt ou tard les crimes commis en Algérie» Invité à commenter les récents propos tenus par le Président français, le ministre des Moudjahidine a répondu que «tôt ou tard, la France reconnaîtra les crimes perpétrés contre le peuple algérien pendant la période coloniale», expliquant que le message était transmis de génération en génération. Zitouni a cité, par exemple, les massacres commis par la France en Algérie durant et avant la révolution dont ceux du 8 Mai 1945 et les essais nucléaires dans le Sud algérien. Commentant la récente visite en Algérie du secrétaire d'Etat français chargé des anciens combattants et de la mémoire, Jean Marc Todeschini, Zitouni la qualifie d'«appréciable» mais d'«insuffisante». HABITAT Vers la régularisation des appartements acquis en «pas de porte» Les enquêtes lancées début avril par les offices de gestion et de promotion immobilières pour recenser les logements sociaux publics vacants ou occupés par des non-bénéficiaires ont permis de révéler que 125 000 logements de ce type n'étaient pas occupés par les bénéficiaires initiaux ou tout simplement inoccupés. Cette enquête se poursuit, affirmait, jeudi, Abdelmadjid Tebboune, qui s'attend à voir ce chiffre augmenter. Une fois l'enquête achevée, son département, dit-il, soumettra un rapport au gouvernement en vue de prendre des décisions dans le sens de la régularisation cédée via la procédure du «pas de porte». Répondant à une question relative aux habitations inachevées, le ministre de l'Habitat a indiqué que les constructions non conformes aux règles d'urbanisme seront démolies avant août 2016. Les délais fixés par la loi 08-15 relative à la régularisation des constructions ne seront pas prorogés, dit-il. Pas d'AADL 3 Le gouvernement ne projette pas, aux dires de Teboune, de lancer un autre programme de location-vente. Si le ministre de l'Habitat avait évoqué la possibilité de souscrire à un programme AADL 3 pour les personnes désireuses de le faire, il se rétracte.