Le taux de souscription aux assurances de personnes dans le secteur agricole demeure «très faible». Grâce à sa stratégie mise en place, la société d'assurance de personnes «Le Mutualiste», filiale de CNMA (Caisse nationale de mutualité agricole), ambitionne d'atteindre un taux de souscription de 50% dans un délai de cinq années. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Pour le directeur général de la société d'assurance de personnes «Le mutualiste», Mohamed Rafik Benelmouffok, l'Algérie a pris du retard dans l'assurance de personnes. «Ce n'est qu'en juin 2011 que les pouvoirs publics ont pris la décision de scinder les assurances en deux : assurances dites dommages et assurances de personnes», indique-t-il hier, en marge du séminaire sur le thème «Perspectives de développement des assurances de personnes dans le monde rural et agricole» tenu à Alger. Il rappelle qu'auparavant, l'assurance de personnes était une branche «mineure». «Depuis la réforme de 2011, elle est devenue une activité à part entière», précise-t-il encore. Une réforme qui selon lui, a permis aux sociétés d'assurances de mettre en place des compagnies d'assurances de personnes et leurs structures, de développer des produits à proposer et d'identifier le public. Seulement poursuit le Dg de «Le Mutualiste», «le taux de souscription à ce type d'assurance dans le domaine agricole demeure très faible». Un «échec» qu'il incombe au système d'information des compagnies d'assurances. «Il faut développer le système d'information car son rôle est essentiel et primordial», dit-il. Il évoque ainsi la stratégie mise en place par sa société. «Le Mutualiste approche les agriculteurs par le biais de leurs représentants : les chambres d'agricultures, leurs associations, leurs syndicats, les wilayas, les DSA, ... ». Pour Mohamed Rafik Benelmouffok, il est question d'atteindre un taux de souscription de plus de 50% dans un délai de cinq années. «Il faut qu'au minimum la moitié des exploitants agricoles, ouvriers permanents et saisonniers adhérent à notre assurance de personnes», dit-il. Une fois les 50% atteints, il estime qu'une dynamique s'installera d'elle-même et la demande se fera automatiquement. Même constat chez le président de la chambre d'agriculture de la wilaya d'Alger. Belkacem Ouali affirme que le taux de souscription des agriculteurs à l'assurance de personnes est «faible». Il estime que c'est aux compagnies d'assurances de se déplacer et d'aller vers l'agriculteur. «Il faut des bureaux de proximité pour s'approcher de l'agriculteur afin de permettre à l'assurance de personnes de faire moissonner-large», suggère-il. Convaincu du large écho que peuvent trouver les compagnies d'assurances auprès des chambres d'agriculture, Belkacem Ouali précise que celles-ci sont fréquentées par les agriculteurs au quotidien. Selon lui, une sensibilisation de proximité s'impose d'autant dit-il, «l'agriculteur d'aujourd'hui n'est plus l'agriculteur illettré d'hier. Il est instruit et épanoui et il est prédisposé à adhérer». D'ailleurs, ajoute-t-il, «nous pouvons ainsi avoir un nombre important d'agriculteurs qui vont souscrire à cette mutualité». Il assure que dans un premier temps, une telle opération de sensibilisation de proximité permettra d'atteindre 25% de souscriptions en une année.