Quatre-vingt pour cent des constructions sont réalisées en l'absence de contrôle réglementaire, selon l'expert en génie parasismique, Abdelkrim Chelghoum. Les professionnels de l'acte de bâtir sont appelés à se mettre en synergie. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) Les différents intervenants dans l'acte de bâtir, de construire sont appelés à se mettre en synergie, relevait, hier, le président du conseil local de l'Ordre des architectes d'Alger (Cloa), Mustapha Maâzouz. Lors d'une rencontre organisée au Bastion 23 - Palais des Raïs par le Collège national des experts architectes (CNEA), Mustapha Maâzouz a estimé que les maîtres d'œuvre, les professionnels du bâtiment (architectes, géomètres experts, ingénieurs, géologues, géophysiciens...) ont l'opportunité d'impulser une action collective. Soit une «mise en synergie», dans le contexte où le Cloa notamment milite pour l'élaboration d'une «charte de fidélité et de qualité», la promotion des compétences, de «la matière grise» algérienne, soit la concrétisation d'un «label» algérien dans le domaine de la construction. Celle-ci étant voulue de qualité et répondant aux critères de sécurité, de respect des normes et de préservation des vies humaines, observera-t-il. Une mise en synergie qui permettra ainsi aux divers intervenants dans l'acte de bâtir de conforter leurs rôles et de définir leurs prérogatives par rapport à l'administration, aux maîtres d'ouvrage, de mieux cerner les carences et d'œuvrer collectivement à les traiter. Une perspective que l'expert en génie parasismique, le professeur Abdelkrim Chelghoum, appuiera, soucieux de la sécurité et de la fiabilité des constructions et favorable au renforcement du contrôle de l'acte de bâtir. Intervenant l'avant-veille de la commémoration du 12e anniversaire du séisme de Boumerdès (survenu le 21 mai 2003), Abdelkrim Chelghoum déplore qu'«aucun enseignement n'ait été tiré depuis» en termes notamment de réglementation, études, conception. «Il n'y a pas eu de contrôle réglementaire dans 80% des constructions», qu'il s'agisse du secteur de l'habitat, des travaux publics et autres secteurs infrastructurels, indique cet expert. Il relève ainsi que des projets, financés sur fonds publics notamment, sont lancés sans étude, sans maturation, sans suivi et contrôle, voire sans reddition des comptes. D'où l'opportunité de mettre en place une commission de contrôle, observera M. Chelghoum. Notons que lors de cette rencontre, le président du CNEA, Abdelhamid Boudaoud, a évoqué également l'opportunité d'une conférence nationale dédiée à la promotion des métiers de la construction.