Toujours pas de critères de sélection au Festival national du théâtre professionnel, a confirmé son commissaire Mohammed Yahiaoui, hier, lors d'un point de presse. L'événement, qui se tiendra à Alger du 24 mai au 2 juin, verra la présentation d'une cinquantaine de pièces toutes sections confondues. M. Mohammed Yahiaoui, directeur du Théâtre national algérien et commissaire du FNTP depuis l'année dernière, s'est félicité de l'enrichissement du festival depuis sa création en 2006 grâce, notamment, à la création de douze nouveaux théâtres régionaux en dix ans (de 6 à 18 théâtres). Pourtant, il affirme que le Festival national du théâtre professionnel d'Alger, qui fête cette année son dixième anniversaire, n'a toujours pas établi un comité de sélection des pièces en compétition : «Nous prenons pour l'heure toutes les pièces proposées par les théâtres régionaux en plus des œuvres primées dans les deux festivals locaux de Sidi-Bel-Abbès et Guelma, mais il est possible qu'à l'avenir, avec la création de nouveaux théâtres, les pièces seront soumises à une sélection obéissant à des critères artistiques préétablis.» Malgré ce retard considérable et l'incapacité inexplicable des responsables successifs à faire de ce festival un rendez-vous théâtral digne de l'épithète «professionnel», le FNTP affiche chaque année un bilan positif et se remet rarement en cause. Parmi les réflexes persistants, cette obsession du chiffre : 16 pièces seront en compétition, produites par 13 théâtres régionaux, le Théâtre national algérien et deux coopératives tandis que onze pièces seront présentées en hors compétition. Les œuvres en lice seront départagées par un jury composé du metteur en scène Djamel Marir, la comédienne Amel Himeur, le metteur en scène, auteur et comédien Mohamed Rezzag, l'écrivain Mohamed Bourahla, le metteur en scène Djamel Guermi, le compositeur Kouider Bouziane et le chorégraphe Kaddour Noureddine. Le festival compte une dizaine de prix dont celui du meilleur spectacle qui permettra au lauréat de participer au festival international qui se tient à Béjaïa en octobre, le prix du jury, du meilleur texte, de la meilleure interprétation masculine et féminine, etc. Par ailleurs, les organisateurs annoncent que la thématique du colloque de cette 10e édition sera centrée sur les influences orientales et occidentales dans le théâtre algérien. Son coordinateur, le Dr Hamid Allaoui, précise que ces rencontres ont été préparées en collaboration avec l'Université des lettres d'Alger 2. Des journées d'étude auront également lieu et s'articuleront autour d'un hommage à Fatiha Berber et Sid Ali Kouiret, décédés cette année, ainsi qu'une évocation de l'œuvre de Azeddine Medjoubi, assassiné il y a vingt ans, et celle de Salah Lembarkia, ancien directeur du TR Batna, de l'INADC et auteur de plusieurs ouvrages sur le théâtre. Aussi, un atelier de formation encadré par l'éclairagiste Kamel Djaïb sera destiné aux techniciens de la lumière tandis que le programme littéraire sera consacré à la poésie populaire dans les deux langues (arabe et tamazight). L'ouverture du 10e FNTP se fera avec un spectacle assez atypique réunissant théâtre et musique. Il s'agit de «Parcours de mémoire» conçu et mis en scène par Omar Fatmouche en coordination avec l'Orchestre national symphonique dirigé par Amine Kouider. Les pièces en compétition sont programmées tous les jours à 15h et 20h à la salle Mustapha-Kateb du TNA, alors qu'El-Mougar accueillera les représentations du off tous les soirs à 18h.