Le rideau est tombé sur la troisième édition du Festival national du théâtre féminin à l'issue d'une semaine de présentation de pièces ayant drainé des centaines d'amoureux du 4e art à la salle du Théâtre régional Azzedine Medjoubi de Annaba. Neuf pièces ont été programmées pour cette édition, dont 5 relevant de théâtres régionaux et 4 de coopératives et associations théâtrales. Ce festival, dédié à la création féminine, prend au fil du temps de l'importance, même s'il est encore à perfectionner dans son côté l'écriture de textes propres au lieu des adaptations. La pièce Le dernier dîner du Théâtre national algérien (TNA) a remporté les prix de la meilleure présentation théâtrale, du meilleur texte de Hocine Errachid, meilleur rôle féminin pour la comédienne Ouardia Saïm et meilleure réalisation pour Amel Menghoud qu'elle partage avec Nabila Ibrahim pour la pièce Errahina. Le jury a également attribué les prix de meilleur rôle prometteur masculin à Rafik Cheima dans la pièce Le retour de Shakespeare ; meilleur rôle prometteur féminin à Faten Bounamous dans la pièce Mimosa Algérie de Djamel Marir du TR Annaba ; meilleur composition musicale à Mesri lhouari pour la pièce Aourak Hayati (les feuilles de ma vie) de la coopérative Khamsinia des arts et de la culture d'Oran ; meilleur rôle masculin pour le comédien Zaoui Mohamed Tahar dans la pièce Errahina (l'otage) du TR de Batna et la meilleure scénographie à Hebal El Boukhari pour la pièce Mimosas Algérie. La troisième édition s'est ouverte dans l'après-midi de dimanche 2 mars au Théâtre régional Azzedine-Medjoubi de Annaba, en présence des autorités locales, d'artistes, d'hommes de théâtre et d'invités. L'ouverture s'est faite sur l'esplanade du théâtre donnant sur le cours de la Révolution, dans une ambiance festive marquée par de la musique et du folklore exécutés par des groupes dont l'ensemble féminin de l'école de police de Aïn Benian (Alger), celui des Aïssaoua de Annaba et des exhibitions Shab el baroud ouel karabila exécutées par d'intrépides cavaliers des hautes plaines sétifiennes avec détonantes salves de baroud. Depuis les inoubliables journées cinématographiques méditerranéennes de Annaba (JCMA), cette ville n'a connu la présence dans ses murs d'autant d'artistes, comédiens et hommes de théâtre nationaux que lors de ce festival. Après les regrettées comédiennes Kaltoum et Wafia, auxquelles ont été dédiées respectivement les première et deuxième éditions du festival, cette troisième édition s'est déroulée en l'honneur de la défunte comédienne Yasmina Douar, dont une exposition photos et un hommage appuyé lui ont été consacrés. Le public annabi, longtemps sevré, s'est régalé en suivant les différentes représentations théâtrales au nombre d'une dizaine. La présentation de plusieurs œuvres du quatrième art, représentant différentes régions du pays, s'inscrit dans le cadre de la compétition pour le prix décerné par ce festival. Ainsi, le public a eu à apprécier, entre autres, les pièces : Le dernier dîner du Théâtre national Mahiedine Bachtarzi, Derrière les portes de la coopérative Echamaâ de Constantine, Le retour de Shakespeare de la coopérative Errabie de Batna, El harayer du théâtre d'Oum El-Bouaghi, Visions du théâtre de Souk-Ahras, Le trésor perdu du Théâtre régional de Annaba (TRA). Le même théâtre a eu l'insigne honneur de présenter en levée de rideau du festival la pièce Les mimosas d'Algérie de Djamel Marir. Outre les débats qui ont suivi la présentation des pièces, des conférences, lectures de textes et ateliers sur le théâtre ont marqué ce festival. Par ailleurs, certaines anciennes comédiennes ont été honorées durant ce festival. Qualifié de rencontre ayant une double fonction de divertissement et de révélateur de talents féminins, le Festival de Annaba est un lieu d'échanges et de rencontres entre les comédiennes. Sonia, la directrice du Théâtre régional de Annaba et également commissaire du festival s'est totalement investie dans la préparation de cette édition qui, de l'avis de tous, a été un succès. Elle dira notamment que ce festival permettra au public de découvrir de nouvelles formes théâtrales purement féminines qui montreront l'implication de la femme algérienne aussi bien sur les planches que dans la vie de tous les jours.