Le Parti des travailleurs applaudit les «rectificatifs» apportés dans la composante du staff gouvernemental. La nomination de Yousfi au poste de conseiller à la présidence et la requalification du poste occupé par Messahel sont jugées comme justes par Louisa Hanoune qui estime, néanmoins, que les «têtes de l'oligarchie» sont toujours en poste, d'où son appel à Bouteflika pour assainir le staff gouvernemental. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Le remaniement du remaniement n'est nullement un «non-événement» pour la première responsable du PT. Louisa Hanoune a fait savoir, hier, qu'elle ne partageait pas les lectures faites à ce sujet. Elle considère, en effet, que la nomination de Youcef Yousfi en tant que conseiller au niveau de la présidence était une manière de réhabiliter un «cadre honnête» qui permettra, selon elle, de mettre en place des garde-fous dans le secteur de l'énergie. Même satisfaction au sujet des rectificatifs apportés dans la dénomination du poste de Messahel. Son parti, dit-elle, avait déjà alerté sur la bipolarité dans la diplomatie et ses dangers qui pouvaient ouvrir, dit-elle, la voie à son instrumentalisation par les grandes puissances qui auraient pu en profiter pour mettre en péril la position de l'Etat sur des questions internationales. Ces rectificatifs, affirmait Hanoune, hier, sont dans le même sillage que la renationalisation des hydrocarbures en 2005 avec l'abrogation de la loi de Chakib khelil» et de l'aveu du chef de l'Etat de l'échec de la politique de partenariat avec les étrangers même si, regrette-t-elle, le parcours a été dévié au profit de l'oligarchie. Le PT est cependant moins satisfait du remaniement ministériel en général. Elle le qualifie de «petite victoire». La raison ? 50% des ministres sortants, affirme Hanoune, sont concernés par la prédation et le siphonnage des fonds publics mais ceux qu'elle qualifie de «têtes de l'oligarchie» y sont encore. Certains ont changé de portefeuille, d'autres pas, alors que des ministres en situation de conflit d'intérêts sont toujours membres du gouvernement, ce qui confirme, dit-elle, le caractère contradictoire de cette décision. Le PT continuera, néanmoins, son combat et en appelle au président de la République afin de poursuivre l'assainissement du gouvernement. Les ministres, selon Hanoune, doivent répondre au moins aux critères de patriotisme et d'honnêteté. En attendant, dit-elle, de s'assurer de l'existence de ces critères, Louisa Hanoune s'interroge sur les intentions des ministres. Au ministre de l'Enseignement supérieur, la première responsable du PT lui demande ce qu'il compte faire au sujet du controversé système LMD. Il lui est demandé de se positionner clairement au sujet des atteintes aux libertés individuelles au sein de l'université après l'épisode de l'exclusion d'une étudiante en raison de la longueur de sa jupe jugée indécente. Le ministre des Travaux publics est, quant à lui, interpellé : a-t-il l'intention de mettre fin au règne de l'oligarchie ? Celui de l'Energie compte-t-il poursuivre la politique de son prédécesseur ou réhabiliter celle de Khelil ? Au ministre des Transports, Hanoune demande s'il avait l'intention de poursuivre la politique de la filialisation désastreuse. Inquiète des positions antérieures de l'actuel ministre des Finances, Hanoune dit être en attente de la loi de finances complémentaire pour connaître ses intentions. Le ministre de la Santé n'est pas en reste. Le numéro un du PT ne lui demande ni plus ni moins d'abroger la loi sur la santé qui, en dépit des amendements introduits, cachent mal son offensive violente contre la gratuité des soins dans la santé publique. Il ne s'agit, pour Hanoune, ni plus ni moins que de siphonnage des fonds publics.