Les prestations médicales continueront encore d'être insuffisamment remboursées par la Caisse nationale des assurés sociaux (Cnas). C'est ce que le directeur général de cette caisse, Melouka Slimane, a tacitement concédé hier au Forum du quotidien El Moudjahid. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) Certes, la CNAS rembourse au profit des officines les médicaments prescrits, plus de 5 000 produits étant concernés et quelque 10 800 pharmaciens étant conventionnés. C'est également le cas pour les actes délivrés par les médecins-traitants, 3 000 médecins privés étant conventionnés avec la CNAS, relève son premier responsable. Indiquant que son institution «étudie» l'élargissement à d'autres «franges», Slimane Melouka indique que la caisse prend en charge également les cliniques privées de chirurgie cardio-vasculaire et d'hémodialyse (près de 250 établissements), ainsi que les stations thermales mais aussi les laboratoires d'analyses et centres d'imagerie médicale. Toutefois, le remboursement par la CNAS des prestations offertes notamment au niveau de ces laboratoires restera insuffisant par rapport au tarif de référence. A ce propos, l'hôte d'El Moudjahid estime opportun d'«arriver à trouver un terrain d'entente». C'est également le cas pour les actes médicaux même si le DG de la CNAS ne manquera de s'interroger sur l'«ancrage» sur lequel se basent les médecins pour fixer leurs honoraires qui sont élevés. Pour autant, le DG de la CNAS relève la nécessité de «préserver» les cotisations des citoyens et cela même si Slimane Melouka assurait auparavant que sa caisse est «un très bon payeur» et se «porte bien» et que le système financier «est équilibré». Outre le fait que le système de sécurité sociale en Algérie est «très avantageux» et bénéficie quasiment à toute la société, avec notamment 10 millions d'assurés sociaux titulaires de la carte chiffa. Néanmoins, le délai de remboursement des pharmaciens, de l'ordre de 15 à 20 jours en moyenne, reste encore long même si le directeur général de la CNAS le justifiera notamment par les opérations de vérification et de contrôle. Notons toutefois que les créances globales de la CNAS s'élèvent à 250 milliards de dinars dont 75% sont détenues auprès du secteur public. A ce propos, Slimane Melouka évoque une facilité d'écoute et de rapprochement avec les employeurs en vue de régler les problèmes en suspens sans porter atteinte aux droits des assurés. Par ailleurs, le directeur général de la CNAS a indiqué que 40 millions d'euros ont été payés durant quatre ans aux hôpitaux français et que le restant est en cours de remboursement.