L'Algérie va bénéficier du modèle agricole américain en vue de booster la production et réduire la facture d'importation, notamment dans le domaine des semences de pomme de terre. Au-delà du transfert de savoir-faire, l'utilisation des OGM (organismes génétiquement modifiés), réputée aux Etats-Unis, n'est pas écartée en Algérie. Cherif Bennaceur – Alger (Le Soir) – «Le gouvernement américain et les sociétés US sont prêts à assister l'Algérie pour le développement de son secteur agricole», déclarait hier à l'hôtel Hilton l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Mme Joan A. Polaschik. Intervenant à l'ouverture d'un forum algéro-américain sur l'agriculture, en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelkader Kadi, la diplomate américaine a assuré de l'engagement des Etats-Unis à contribuer au processus de développement agricole et agroalimentaire en œuvre en Algérie, à garantir sa sécurité alimentaire. Une contribution, considère-t-on, en termes de transfert du savoir-faire, de l'expertise technique américaine avérée dans le domaine de la production agricole et de l'élevage. Et une contribution déjà concrétisée à la faveur de la signature de six protocoles d'intention de création de joint-ventures algéro-américaines, sous l'égide du Conseil d'affaires algéro-américain (US-Algeria Business Council). Liant les SGP Proda (productions animales) et SGDA (développement agricole) et des entreprises privées algériennes à des entreprises et instances américaines, ces accords portent essentiellement sur la production laitière et bovine, les cultures fourragères, la fertilisation, l'insémination animale ainsi que le machinisme agricole, formation et la recherche inter-instituts. C'est ce que le président de l'USABC, Ismaël Chikhoune, indiquera en relevant l'opportunité pour l'agriculture algérienne de bénéficier du modèle américain basé notablement sur la culture intensive et ainsi pouvoir stimuler la production et la productivité, couvrir la demande domestique et assurer une certaine autosuffisance, voire à terme booster l'exportation algérienne. Mais aussi la possibilité de développer la production locale de semences de pomme de terre, actuellement importées pour un volume de 100 000 tonnes et une facture de 200 millions de dollars par an, considérera le P-dg de la société GGI Filaha, Abdelmalek Sahraoui. Signataire d'un protocole d'intention de coopération avec une firme américaine dans le domaine de la production de semences et des cultures fourragères, cet opérateur privé insistera ainsi sur le transfert du savoir-faire, du know-how américain, l'apport des technologies US et l'adaptation des modes de production aux normes américaines. Ceci outre l'opportunité pour l'Algérie de réduire, voire de supprimer la dépendance algérienne vis-à-vis de certains marchés européens. Ce faisant, l'utilisation des OGM (organismes génétiquement modifiés), sujette à controverse au niveau mondial, dans l'agriculture n'est pas à écarter en Algérie. Une utilisation qui serait bénéfique pour l'Algérie, considérera le manager de GGI Filaha, soucieux d'améliorer la productivité agricole. Et un usage des OGM auquel le ministre de l'Agriculture et du Développement rural ne semble pas réfractaire. Evoquant l'objectif d'une agriculture améliorée et moderne, Abdelkader Kadi estimera ainsi, en marge du forum, que « tout ce qui est transferts sera fait», laissant entendre que la transgénèse sera autorisée en Algérie. Cela même si le président de la SGP Proda, Kamel Chadi, évoquera davantage l'usage de semences organiques dans le domaine de la fertilisation. En somme, la coopération algéroaméricaine semble s'élargir aux OGM, après les hydrocarbures dits conventionnels (pétrole et gaz), les hydrocarbures non-conventionnels dont les gaz de schiste ainsi que les énergies renouvelables, thème justement d'un autre forum prévu aujourd'hui à l'hôtel Hilton sous l'égide de l'USABC.