Le Schéma national d'aménagement du territoire à l'horizon 2030 est en cours d'évaluation, notamment dans le domaine touristique, indiquait jeudi Amar Ghoul. Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, qui répondait assez longuement à une question orale d'un membre du Conseil de la Nation, a indiqué que cette évaluation concerne les avancées réalisées et vise à «combler les lacunes et insuffisances et remédier aux dysfonctionnements constatés». Certes, le ministre du Tourisme se déclarera réfractaire à tout procès, à toute remise en cause de l'action de ses prédécesseurs. Mais se voulant uniquement soucieux de valoriser l'existant et d'aller de l'avant, Amar Ghoul escompte que cette évaluation puisse permettre d'aboutir à la formulation d'un nouveau plan pour le développement du secteur du tourisme. Un secteur dont la contribution au produit intérieur brut (PIB) n'est que de 2%. Soit l'opportunité de valoriser les atouts touristiques importants et variés que recèle le pays (notamment au Sahara, au niveau des sites cultuels et spirituels, les stations thermales...), générer davantage de richesses et de croissance hors hydrocarbures, développer l'alternative au financement budgétaire et stimuler l'investissement. Le ministre du Tourisme indique ainsi que l'Algérie dispose d'une importante assiette foncière (plus de 53 000 hectares pour les 288 zones d'expansion touristique) en attente d'exploitation, les investisseurs bénéficiant de conditions avantageuses dans les régions sud et les Hauts-Plateaux, de la gestion décentralisée des dossiers et d'un suivi efficient. Cela même si quelque 936 projets touristiques, d'une valeur de 400 milliards de dinars et visant la création de 50 000 postes d'emploi et l'extension des capacités d'hébergement à 136 000 lits contre 99 000 lits, ont déjà démarré, selon Amar Ghoul. Ce qui implique d'améliorer les prestations et de mieux faire connaître la destination Algérie aux nationaux notablement, une campagne promotionnelle étant déjà lancée en ce sens, mais aussi de prioriser le tourisme saharien, spirituel et d'œuvrer à réhabiliter, voire reclassifier les 205 stations thermales en activité. L'opportunité pour le ministre du Tourisme d'évoquer également une opération prochaine de classement des hôtels sur la base de critères internationaux. Evoqué certes par Amar Ghoul, le développement de l'artisanat en Algérie a été davantage explicité par la ministre déléguée auprès du ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou. Répondant à une question d'un autre sénateur, la ministre déléguée, qui présentera la stratégie sectorielle initiée, laissera entendre néanmoins que le problème de la désorganisation des espaces de vente et d'exposition risque de perdurer.