La qualité des soins dans les hôpitaux, en particulier, et dans les établissements de santé en général est devenue une préoccupation universelle. L'Algérie, qui a déboursé des sommes colossales d'argent dans le secteur de la santé, connaît toujours un déficit atroce en matière de qualité des soins. Même si, au demeurant, les soins en Algérie restent gratuits, au grand bonheur de la population, la qualité laisse à désirer. Salah Benreguia - Alger (Le Soir) - Aujourd'hui, s'il est un sujet qui suscite de vives discussions dans les établissements de santé, c'est bien celui de la qualité. Les responsables du secteur, vraisemblablement conscients de cette problématique, ont décidé de s'attaquer au chapitre «prestation» dans les hôpitaux, compte tenu des gros moyens financiers mis en place. C'est dans cet esprit-là que le ministre de la Santé a annoncé, jeudi dernier, que son département a décidé de mettre en place une nouvelle organisation visant à classer chaque établissement hospitalier en fonction de la qualité des prestations offertes au citoyen et de la prise en charge du malade. «A partir de ce jour, chaque établissement hospitalier sera classé en fonction de la qualité des soins prodigués au citoyen», c'est ce qu'a indiqué le ministre Boudiaf, lors de la rencontre d'évaluation nationale des directeurs de la santé et directeurs des centres hospitaliers, tenue jeudi dernier. N'en restant pas là, le ministre Boudiaf soutient que même le directeur de wilaya de la santé (DSP) et les responsables des établissements hospitaliers feront, eux aussi, l'objet d'évaluation. Dans son discours, le premier responsable a souligné qu'il n'est pas logique que l'Etat parvienne à «prendre en charge des dossiers épineux et complexes comme celui du cancer et de la pénurie des médicaments», alors que la qualité d'une simple hospitalisation laisse à désirer. «Tous ces gestionnaires sont habilités à veiller au fonctionnement des services et structures dans le cadre du respect du service public, notamment la lutte contre l'absentéisme dans le cadre des dispositions en vigueur» a-t-il ajouté. Voulant visiblement donner un nouveau souffle au secteur, Abdelmalek Boudiaf a annoncé, en marge de cette rencontre, un mouvement prochain des directeurs des établissements de la santé, notamment ceux qui n'ont pas donné satisfaction. «C'est un mouvement qui devra toucher notamment les directeurs ayant occupé plus de cinq années leur poste, les responsables qui seront mis à la retraite et ceux n'ayant pas enregistré de résultats probants», selon M. Boudiaf. Et d'affirmer que «la forme juridique en prévision du lancement de l'hospitalisation à domicile inscrite dans le projet de la nouvelle loi sur la santé est en cours d'élaboration par le ministère de la Santé».