L'Iran ne permettra pas à des inspecteurs étrangers d'accéder à ses sites militaires, même si c'est en contradiction avec une convention internationale que le gouvernement veut appliquer dans le cadre d'un accord sur le nucléaire, a déclaré dimanche le porte-parole de l'armée. «J'insiste, très certainement aucune autorisation ne sera donnée pour un accès quelconque des étrangers aux sites militaires, même si c'est en contradiction avec l'acceptation du protocole additionnel» au Traité de nonprolifération (TNP), a déclaré le général Massoud Jazayeri. Il était cité par sepahnews.com, le site d'information des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique. Le protocole additionnel permet des inspections surprises des sites nucléaires mais aussi un accès réglementé des sites non nucléaires. Selon Téhéran, un tel accès est exceptionnel et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit en justifier la demande. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans le dossier nucléaire, avait rejeté fin mai toute «inspection» des sites militaires. M. Jazayeri avait déjà déclaré le 5 juin que «les forces armées iraniennes n'autoriseront aucune visite ou inspection des sites militaires (...) quelle que soit sa forme». Le Président Hassan Rohani a défendu samedi l'application du protocole additionnel en affirmant que déjà «124 pays l'ont accepté». «En appliquant le protocole additionnel, nous voulons prouver au monde que les accusations selon lesquelles l'Iran veut fabriquer l'arme atomique sont sans fondement», avait souligné M. Rohani. L'un des principaux négociateurs nucléaires iraniens, Abbas Araghchi, avait fait il y a quelques jours la distinction entre «inspection» et «accès» aux sites militaires, précisant que «ce qui est prévu dans le protocole additionnel est un accès réglementé des sites» non nucléaires. La délégation iranienne et celles des pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) sont actuellement réunies à Vienne pour tenter de faire progresser les négociations. L'objectif est d'aboutir d'ici au 30 juin à un accord final sur le programme nucléaire de Téhéran, qui doit garantir le caractère strictement pacifique de ce programme, en échange d'une levée complète des sanctions internationales pesant sur l'Iran.