Durant ce mois sacré, Dr Zerouala nous prodigue des conseils pour une alimentation saine afin d'éviter de ne pas tomber dans l'excès, et jeûner tout en gardant la forme. Dans ce numéro, il s'adressera particulièrement aux diabétiques. Le diabète est une maladie chronique qu'on ne guérit pas mais qu'on peut contrôler. Il est aractérisé par un excès de sucre dans le sang, donc un taux de glucose élevé. Le diabétique ne peut pas assimiler le sucre apporté par l'alimentation, ne peut pas l'utiliser et ne peut pas le stocker. Normalement, le sucre apporté par l'alimentation arrive au niveau du tube digestif, il est absorbé pour se retrouver dans la circulation sanguine. Pour maintenir son taux constant dans le sang (environ 1 gramme par litre), le pancréas secrète une substance, l'insuline, qui permet aussi de faire pénétrer le glucose dans les tissus (muscles, tissus graisseux, foie) où il est utilisé et stocké. Il faut rappeler que le glucose est la source principale de l'énergie musculaire. A défaut d'insuline, cette multifonction est déréglée et c'est l'installation d'un diabète. Celui-ci revêt deux formes (celles qui nous intéressent), classiquement deux types de diabète : l'insulino-dépendant ou diabète du jeune qui nécessite pour l'équilibrer des injections d'insuline, et le diabète avec excès de poids qu'on appelait le diabète de la cinquantaine, mais qu'on découvre actuellement chez les plus jeunes à cause du phénomène de l'obésité et de l'absence d'activité physique. Le diabète est une maladie chronique bénigne chez les sujets disciplinés qui respectent leur régime. Mais en cas de déséquilibre alimentaire et d'absence d'activité physique et sportive, le diabète peut compliquer même gravement et à plusieurs niveaux cœur, cerveau, reins, yeux, vaisseaux. Quelle est la situation des diabétiques pendant le Ramadhan et quelles sont les recommandations auxquelles ils doivent se soumettre ? Pour les diabétiques équilibrés seulement par un régime alimentaire adéquat, le problème est simple. Ils peuvent jeûner tout en évitant les écarts de régime. Ils ne doivent pas abuser du pain (60 grammes par jour) car le pain est pourvoyeur de sucre, tout en s'abstinant des sucreries : confiseries, sucre de table, pâtisseries, sodas. Ces conseils sont aussi valables pour les non-diabétiques car l'abus des sucreries entraîne une grande fatigue pendant la journée. Pour les autres diabétiques sous traitement oral ou sous insuline, ils doivent concevoir que le jeûne entraîne une chute importante de leur glycémie pendant la journée. En cas de diabète instable ou compliqué, le jeûne n'est pas recommandé. Particulièrement pour les patients qui présentent une pathologie multiple : hypertension, cardiopathie, maladie rénale... et qui doivent consommer plusieurs médicaments dans la journée. Ils sont exposés à l'hypoglycémie dont les conséquences sans prise en charge d'urgence peuvent être dramatiques avec des séquelles parfois définitives. Pour les diabétiques dont l'état de santé est satisfaisant, sans pathologie multiple, la pratique du jeûne peut être sécurisée à condition de respecter son traitement, une bonne hygiène de vie et une certaine activité physique et sportive pratiquée en soirée (après le f'tour). Ils doivent tester leur glycémie et particulièrement en fin d'après-midi pour guetter une éventuelle hypoglycémie qui est dangereuse. Si elle survient, la rupture du jeûne est immédiate : ils doivent prendre du sucre, du chocolat, une boisson sucrée. Une fois la glycémie stabilisée, ils doivent consommer des aliments riches en sucres lents : céréales, légumes secs. Quels sont les conseils nutritionnels pour ceux qui sont autorisés à jeûner ? - Consommer des céréales aux moments du f'tour et du s'hour. - Les fritures et sucreries doivent être réduites au maximum. - Consommer fruits, légumes et laitages. - Retarder le moment du s'hour au maximum. Le s'hour est obligatoire. Le traitement ne doit pas être abandonné. La consultation du médecin traitant permet d'ajuster la prise du médicament. Il faut noter aussi que les écarts de régime sont dangereux pendant la célébration de l'Aïd. Joyeux Ramadhan.