Le Centre culturel fran�ais d'Alger (CCF) continue � organiser de nouvelles rencontres didactiques dans le cadre de son programme intitul� "Quand les sciences parlent arabe". Le dernier en date proposait une conf�rence ouverte au public. Anim�e par l'�minent historien des sciences et philosophies arabes Roshdi Rashed, directeur des recherches au CNRS (Centre national de recherche scientifique fran�ais), cette rencontre avait pour th�me principal l'influence de la recherche scientifique arabe entre le IXe et le XVIe si�cles sur la modernit� classique et le d�veloppement de ses sciences en Europe, engendr� par les penseurs et chercheurs de la Renaissance. Le conf�rencier a d�montr� � l'auditoire que les anciens chercheurs arabes ou ceux qui d�veloppaient leurs d�couvertes dans la langue arabe ont bel et bien r�volutionn� plusieurs sciences, elles-m�mes acquises des Grecs. Pour mod�le et parce que c'�tait le th�me central de son expos�, Roshdi Rashed a cit� les math�matiques et les deux plus importantes �volutions que leur a apport�es les savants arabes, � savoir la nouvelle rationalit� math�matique et l'�mergence de la preuve par l'exp�rimentation. De la premi�re proposition il a donn� quelques exemples sans trop s'approfondir dans les d�tails techniques, parlant ainsi des nouvelles solutions trouv�es aux probl�mes dits insolubles, ce qui a permis la cr�ation de nouveaux chapitres dans l'alg�bre allant jusqu'� d�velopper de nouvelles disciplines. Il a �voqu�, entre autres, les travaux de Ibn El Heithem dans le domaine de l'optique, o� il changea la conception m�me de la pens�e grecque qui assimilait la vision � l'�clairage. Quant au deuxi�me point trait�, on retiendra la sp�cificit� chez les Arabes d'avoir �t� les premiers � penser � la fabrication d'instruments d'exp�rimentation qui ont permis d'�largir le champ d'action des d�couvertes en donnant une dimension concr�te et plus pr�cise aux recherches. L'apport des anciennes �tudes arabes aux sciences modernes a depuis longtemps �tait occult� par certains courants religieux ou politiques occidentaux, niant ainsi les innombrables traductions qui ont �t� faites des ouvrages de Khaouarismi, Ibn El Heithem, Ibn Sina et autres de l'arabe vers le latin et plus tard en fran�ais et italien. C'est dans le souci de r�habiliter cette l�gitimit� historique que Roshdi Rashed multiplie les recherches et les conf�rences � travers le monde, ditil, en ouvrant la longue s�ance- d�bat qui a suivi son expos�. Agac� par une derni�re question affirmant une certaine �vidence de la pr�dominance des sciences arabes sur les autres, l'orateur a tenu � mettre le point sur une grande dangerosit� mena�ant la v�rit� historique qui est le nationalisme dans la recherche scientifique, une tendance nue de toute objectivit� qui devrait �tre bannie quand il s'agit de reconstituer des faits historiques et de surcro�t scientifiques. Yacine Hir�che