Plusieurs dizaines de citoyens venus pour la plupart depuis la commune d'Ahnif, à 40 kilomètres à l'est de Bouira, ont organisé hier une marche pour réclamer la vérité sur la mort de leur fille, mère et sœur, Zakia Mebarki, décédée mercredi dernier à Kouba après son transfert depuis la clinique Lalla Khadidja de Bouira où elle était admise deux jours auparavant. La jeune maman qui était admise pour accouchement a été opérée, selon les responsables de la clinique, avec succès et une fillette a vu le jour le lundi 6 juillet. Cependant, après l'opération et sa réanimation deux heures plus tard, la jeune maman a eu des douleurs pendant la nuit et c'est là que les versions données par les parents de la défunte, et celle donnée par les responsables de la clinique diffèrent. Selon les parents, leur fille Zakia serait morte à cause de négligences criantes au niveau de cette clinique où les gardes-malades étaient quasiment absentes pendant la nuit qui a suivi l'opération, et la défunte Zakia, âgée de 25 ans, souffrait seule et le signalait à chaque fois à son mari et à son père par téléphone. A 3 heures du matin, après une coupure de téléphone de plus de deux heures, le médecin-chef téléphone en personne au père qui était rentré chez lui à Ahnif pour lui demander du sang de type A négatif. Le père se débattra comme il le pourra et pendant la matinée, après un appel de don de sang lancé à Radio Bouira à 7 heures du matin, les responsables de la clinique demanderont au père et aux responsables de l'hôpital Mohamed-Boudiaf où les donneurs de sang s'étaient dirigés de leur envoyer du sang frais, sans analyses. Le père pense que cette manière de procéder est grave et pourrait tuer un malade si jamais le sang frais était infecté par le VIH. Qu'importe, le sang frais a été donné et injecté à la jeune Zakia dont la situation ne s'était guère améliorée. A 15 heures de la journée du 7 juillet, elle fut transférée vers Alger, plus exactement vers Kouba dans une ambulance qui ne dispose d'aucun confort. A Kouba, la jeune maman rendra l'âme durant la nuit. Selon le père de la défunte, sa fille est morte suite à la négligence de la clinique Lalla Khadidja. Ce dimanche, une marche a été organisée par les habitants du village d'où est originaire la défunte Zakia. Les marcheurs dont le père, le mari et les frères de la défunte, réclament que toute la lumière soit faite sur cette mort due, selon eux, à une négligence de la part du médecin qui l'avait opéré et les autres responsables de la clinique Lalla Khadidja. Selon la famille de la défunte, la négligence est flagrante quand ils ont appris que le médecin qui l'avait opérée est natif de Kouba. Il aurait transféré la défunte toute souffrante vers l'hôpital de Kouba où il aurait des connaissances afin de se couvrir. Cela étant, ce dimanche, à l'issue de la marche, les responsables de la clinique Lalla Khadidja ont reçu les parents de la défunte Zakia en présence des journalistes. Là et après avoir écouté les doléances de la famille, les responsables de la clinique ont expliqué que la défunte, dont le bilan médical avant opération était des plus normaux, a eu un accouchement par césarienne des plus normaux et le bébé est en parfaite santé. Après l'opération, la malade qui présentait des douleurs persistantes, a été examinée par le médecin-chef ainsi qu'un radiologue, lequel a conclu à un hématome au niveau du foie qui a nécessité une opération en urgence. La défunte fut à nouveau opérée aux environs de 3 heures du matin et vu la gravité de sa situation, la clinique a contacté l'hôpital pour du sang frais, nécessaire dans des situations pareilles quand il s'agit d'extrême urgence où il est question de vie ou de mort. Cela étant, la famille réclame une enquête indépendante auprès du ministère de la Santé et de la Population, surtout que la jeune défunte Zakia ne serait pas la seule à être victime, selon elle, d'erreurs médicales de la part de cette clinique. Le mois dernier, une autre jeune fille, native elle aussi de la même commune, serait morte dans des conditions similaires, soit quelques jours après son accouchement par césarienne au niveau de cette clinique. Du côté des responsables de la clinique, ceux-ci se montrent sereins et clament à qui veut les entendre que toute mort qui survient au niveau de la clinique est douloureuse à supporter, mais que statistiquement, la clinique n'a enregistré qu'une dizaine de morts en l'espace de 10 ans d'exercice et avec un total de plusieurs milliers d'opérations et autant d'accouchements par césarienne.