Le milieu de terrain espagnol Xavi Hernandez, fraîchement parti du FC Barcelone pour le Qatar, a déploré dans une lettre ouverte le départ «sans éclat» de son ami Iker Casillas du Real Madrid, après 25 ans passés à protéger les cages madrilènes. «Je n'aime pas savoir qu'il part du Real Madrid. Cela m'attriste. (Ce départ) est sans éclat», a déclaré le footballeur catalan dans une lettre, publiée par le quotidien espagnol La Vanguardia. Le gardien espagnol de 34 ans avait annoncé dimanche son départ du Real Madrid pour le FC Porto, lors d'une conférence de presse triste et solitaire, sans membre de la direction à ses côtés. Des critiques s'étant élevées contre ces adieux froids, le président du Real Madrid Florentino Pérez a organisé lundi un hommage improvisé à Casillas, décrié et parfois hué par les supporteurs ces dernières années. «Comment ne pas valoriser Iker ? Comme cela m'a rendu nerveux de jouer contre lui ! Pour moi, c'est le gardien le plus décisif de l'histoire. Quels arrêts !», s'est exclamé Xavi en évoquant le gardien, avec qui il a remporté une Coupe du monde (2010) et deux coupes d'Europe (2008, 2012). «C'est inadmissible que les sportifs, en Espagne, ne puissent vieillir sans qu'on leur manque de respect, et qu'on arrête d'apprécier tout ce qu'ils ont fait pour leur sport, et au contraire, qu'on cherche leurs défauts, parfois avec agressivité», a-t-il déploré. Le départ de Casillas contraste avec celui de l'ancien du Barça, le club catalan lui ayant organisé un hommage au Camp Nou ainsi qu'un deuxième, plus institutionnel, en présence d'anciens joueurs et entraîneurs du club. «Je me considère comme l'exception, un chanceux, mais Iker méritait d'être traité de la même manière qu'il a traité les autres», a estimé le milieu catalan. Amis d'enfance, la relation entre les deux Espagnols a connu des turbulences en 2012, après une série d'intenses duels entre le Barça et Madrid. Mais Casillas, fidèle à son esprit conciliateur, a contacté Xavi afin d'apaiser la situation entre les deux équipes et sauver l'équipe nationale. «Il m'a appelé et nous avons parlé de tout et de rien (...) mais quand nous avons raccroché, nous étions de nouveaux nous-mêmes, deux personnes qui s'appréciaient par-delà les couleurs (du maillot)», a rappelé Xavi. «On ne réalise pas qu'Iker a sauvé la sélection (nationale) avec ce geste», qui leur a par ailleurs valu, à tous les deux, le prestigieux prix du «Prince des Asturies des Sports» en 2012, décerné par la royauté espagnole.