Veillée studieuse pour la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit qui était, dans la nuit de mardi à mercredi, l'hôte de la cérémonie organisée à Tizi-Ouzou en l'honneur des lauréats des différents examens scolaires issus de cette wilaya qui se sont adjugé la première place au niveau national, au BEM et à la 5e AP, et pour la septième fois consécutive, à l'examen du bac. La ministre qui a salué les performances réalisées par les élèves de cette wilaya qui sont le fruit des efforts conjugués des élèves, de leurs parents et des enseignants n'a pas manqué de présenter, dans un point de presse, les grandes lignes de la stratégie que compte déployer son département ministériel pour améliorer les performances des élèves des différents paliers avec un taux escompté de réussite au bac de 70%, tel que fixé par la loi d'orientation de l'éducation nationale. L'apaisement du climat social pour assurer la stabilisation du secteur, la maîtrise de la pratique de la classe, l'amélioration du niveau des performances pédagogiques des enseignants et l'amélioration de la gouvernance et du management des établissements scolaires sont les conditions perçues par la ministre comme étant les passerelles qui permettront d'atteindre les objectifs fixés, à savoir le taux de 70% de réussite au bac, cap fixé par la loi d'orientation de l'éducation nationale de 2008 et qui n'est pas encore atteint, selon la ministre qui se félicite quand même du taux de réussite dans l'examen de fin de cycle secondaire réalisé cette année avec un gain de 6 points par rapport à l'année précédente, soulignera encore Mme Benghebrit qui confère un rôle-pilote aux chefs d'établissements scolaires, dans la conduite de ce processus d'amélioration des performances du système éducatif national. «Le pilotage des établissements est une clé de la réussite. Il y a une articulation d'ensemble dont le fil conducteur repose sur la nécessité d'arriver à une professionnalisation du métier d'enseignant, mais également sur l'amélioration du pilotage et de la gouvernance des établissements.» Gel de la fiche de synthèse : un recul stratégique Le gel de la proposition faite au mois de janvier dernier portant sur l'introduction de la fiche de synthèse comme élément d'évaluation de la moyenne à l'examen du bac «est un recul stratégique», dira Benghebrit qui considère «prématurée et insuffisamment expliquée» une telle idée qui, par conséquent, a reçu un accueil mitigé ou carrément négatif sur le terrain. L'espoir n'est pas pour autant perdu, selon la ministre qui soumettra la même proposition au débat, l'occasion de la rencontre nationale qui se tiendra les 24, 25 et 26 juillet prochains et qui regroupera tous les intervenants dans le secteur de l'éducation nationale où la réorganisation du baccalauréat sera au centre des débats. Enseignement de tamazight : passer de 11 wilayas à 20 wilayas Admettant le constat établi sur le recul de l'enseignement de tamazight qui est prise en charge avec des fortunes diverses, au niveau de onze wilayas seulement, N. Benghebrit annonce qu'un effort supplémentaire sera fait pour augmenter la pénétration de l'enseignement de cette langue dans les établissements scolaires d'autres wilayas. «J'ai demandé aux chefs d'établissements de faire l'effort pour passer de onze à vingt wilayas», dira-t-elle, sans annoncer de décisions fortes pour le passage du caractère optionnel à la généralisation de l'enseignement de tamazight, pourtant langue nationale. Point d'orientations, le temps est à la réflexion. «Dans le cadre de la commission mixte avec le HCA nous essayons de trouver des solutions opérationnelles pour que cette langue nationale puisse trouver sa place dans le paysage institutionnel de l'éducation nationale», dira la ministre qui s'est montrée aussi peu incisive et tranchante quant au recrutement des enseignants de tamazight. «L'ouverture de postes budgétaires se fera à la demande des directeurs de l'éducation des wilayas», ajoutera Benghebrit qui tend la main à tous les acteurs de l'éducation nationale. Elle appellera à la fin des clivages idéologiques. «L'intérêt de tous doit porter sur l'amélioration des apprentissages dans toutes les disciplines et les langages fondamentaux : maîtrise de la langue arabe, des langues étrangères, des mathématiques... Ce sont des chantiers lourds qu'il faut essayer de mener ensemble», a estimé Nouria Benghebrit.