Les prix des fruits et légumes ont encore flambé. Les petites et moyennes bourses, qui espéraient une baisse de la fièvre autour des fruits et légumes, se sont vite heurtées à la dure réalité. Sur les étals des marchés de la capitale, les prix restent inaccessibles. Nadia Medjdoub - Alger (Le Soir) - C'est toujours la flambée au niveau des marchés des fruits et légumes d'Alger. Le consommateur qui s'est réjoui, il y a quelque temps, de constater une légère baisse sur les étals des marchés s'est vite résigné. Un tour au niveau des marchés de la capitale, Ali-Mellah et marché-Tnach à Belcourt, nous laisse entrevoir qu'après la flambée liée au mois de Ramadhan et à la fête de l'Aïd, et la saison estivale, les prix, après une accalmie de courte durée, ont repris leur envol. En effet la pomme de terre, légume très consommé par les Algériens, est encore cédé à 60 DA le kilogramme. Quant au roi de la marmite, l'oignon, il est vendu à 50 DA le kilo. La tomate, elle, coûte entre 100 et 120 DA, la carotte est cédée à 120 DA, la laitue s'affiche à 160 DA, les aubergines à 120 DA et le poivron, malgré sa saison se vend entre 140 et 160 DA le kilo. Les haricots verts sont vendus entre 180 dinars et 160 dinars le kilo. Du côté des fruits, les raisins ne descendent pas sous la barre des 120 DA, les poires à 160 DA, les prunes entre 160 et 180 DA. Les pommes produites localement sont cédées entre 120 et 140 DA, et celles importées s'affichent entre 180 à 240 DA. La banane a connu une légère baisse et s'affiche entre 130 à 150 DA. Des prix qui continuent à donner le vertige au consommateur notamment pour les bourses moyennes. La même tendance haussière est constatée du côté des viandes rouge et blanche. Ainsi la viande rouge reste toujours inaccessible avec son prix qui oscille entre 1 200 DA et 1 500 DA le kilo. Le gigot se vend à plus de 1 200 dinars le kilo ; même la viande hachée n'est pas épargnée par la hausse et est cédée à 400 dinars le kilo, elle s'est affichée hier à 600 DA le kilo. Quant au foie, il reste absent des étalages. Le poulet, lui, se vend entre 290 et 310 dinars le kilo et à 420 dinars le kilo pour le poulet vidé. Une mère de famille, accompagnée de ses enfants, nous confie en souriant : «Le poulet, malgré cette hausse, reste abordable et arrange ma moyenne bourse. En plus mes enfants l'adorent !» Côté poissonnerie, les clients sont rares. Les prix expliquent la cause : la crevette est proposée entre 2 500 et 2 800 DA le kilo, Le rouget, le merlan et le calamar sont également inaccessibles, avec des prix oscillant entre 2 400 DA et 3600 DA le kilo. La sardine qui s'est vendue à 400 DA pour la qualité moyenne et 600 DA pour la qualité supérieure, reste le produit qui attire le plus de consommateurs. Une nouvelle mariée, habitant avec la grande famille, devant l'étalage des sardines nous confie en rigolant : «Aujourd'hui, ça sera sardine et pomme de terre frite au menu pour toute la famille. Pas de fruit, plutôt de la limonade en guise de dessert !» Un autre citoyen, rencontré au marché-Tnach à Belcourt, n'a pas manqué d'afficher son désarroi devant l'affolement des prix. «Où allons-nous avec cette politique des prix qui augmentent au gré des commerçants ?», dit cet employé d'une entreprise publique. «Le gouvernement oublie que même si le pouvoir d'achat de certains cadres, évoluant dans des secteurs-clés à l'exemple de l'enseignement, est acceptable, beaucoup n'atteignent même pas le SNMG, et stagnent depuis longtemps». Il précisera que «même les légumes et les fruits de saison sont hors de portée». Visiblement les pouvoirs publics, malgré toutes les mesures prises pour stabiliser les prix, n'arrivent pas à bout de leur politique. Sur les marchés, les produits sont pourtant disponibles en grande quantité et rien ne justifie la hausse des prix si ce ne n'est le diktat des commerçants.