Malgré quelques négligeables baisses, les prix des légumes restent élevés. La pomme de terre et l'oignon affichent des prix exagérés. Une autre fois encore, tous les arguments sont bons pour justifier cette flambée. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La pomme de terre résiste toujours à la baisse des prix. Sur les étals, elle est proposée entre 90 et 100 dinars. Pourtant, la période de soudure est bien loin. Une flambée que les marchands de légumes arguent par le manque de production. «Seule la pomme de terre d'El Oued rentre au marché de gros. Les quantités disponibles restent très insuffisantes pour pouvoir couvrir la demande du marché», explique Hamid, marchand de légumes au marché T'nache de Belouizdad, à Alger. Idem pour l'oignon qui maintient son prix de 90 dinars le kilogramme. Un légume qui provient directement des chambres froides. Seulement, expliquent encore les marchands, les quantités stockées sont minimes face à la demande. Ils rappellent ainsi la saison dernière où les fellahs ont vendu l'oignon à perte en raison de l'importante production. «La récolte de l'oignon avait dépassé de loin la demande du marché. De grandes quantités ont été d'ailleurs jetées», se souvient Mohamed, un vétéran du marché T'nache. Selon lui, nombre des agriculteurs ont «boycotté» cette culture. Résultat : «manque de production de l'oignon cette année», dit-il. Sur les étals, les prix des légumes continuent à faire fuir. Malgré la légère baisse de quelques produits, les marchands de légumes chôment presque. Point de rush sur leurs marchandises. Finie l'ère des paniers remplis à plein. Quelques clients s'arrêtent pour acheter des légumes. Alors que la tomate affiche le même prix de 80 dinars, la carotte et le navet ont connu une baisse de 20 dinars par rapport à la semaine dernière, marquée par le mauvais temps. Ils sont ainsi vendus à 60 DA le kilogramme. Idem pour la courgette qui est passée de 120 dinars à 100 dinars le kilogramme. Au même prix, sont également cédés les aubergines, les concombres, les fèves et le chou vert. Le piment est cédé à 120 DA, le poivron à 130 DA, la laitue à 140 DA et les petits pois à 180 DA. Rencontré dans les étroites allées du vieux marché T'nache, Tahar est en quête de quelques légumes pour le repas du jour. Même s'il trouve les prix affichés un tantinet moins élevés par rapport à la semaine dernière, Tahar estime que les légumes restent toujours chers. Il cite ainsi la pomme de terre qui, selon lui, est devenue «intouchable». Pourtant poursuit-il, «avant, la pomme de terre et la sardine étaient considérées comme le repas du pauvre. Aujourd'hui, la pomme de terre est vendue à 100 dinars le kilo et la sardine a atteint 800 dinars le kilo. C'est incroyable !» Et d'ajouter : «Ils ont poussé le bouchon à fond. Ils ont mis tout le monde à égalité, le riche comme le pauvre, le simple salarié et le retraité. Tout est cher. Nous n'arrivons plus à gérer notre budget».