Hier, la veille du Ramadan, la mercuriale a poursuivi sa courbe ascendante encouragée par le rush des «retardataires» qui ont pris d'assaut les divers marchés des fruits et légumes. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Après une longue semaine de préparatifs pour le Ramadan, c'est l'occasion pour nombre de chefs de familles pour faire les dernières emplettes pour le mois de jeûne. Hier encore, le marché T'nache de Belouizdad à Alger était noir de monde. Difficile de se frayer un chemin dans ses étroites allées. Sur les étals, plusieurs produits ont encore augmenté de prix. En une journée, la carotte, la courgette et la tomate ont grimpé de 10 dinars. Pourtant, leur prix ont connu une considérable hausse depuis une semaine déjà. Idem pour la pomme de terre, cédée la veille entre 30 et 35 dinars, dont le prix vacille aujourd'hui entre 35 et 40 dinars. Devant un étal de légumes, une septuagénaire vérifie le contenu de son porte-monnaie. «Un kilo de laitue, un autre de concombres et quelques tomates suffiront», lance-t-elle au vendeur. Figée face au prix de la carotte, proposée à 90 dinars, elle affirme ne plus pouvoir s'approvisionner à l'avance pour passer un mois de Ramadan à l'aise. «Juste de quoi préparer à manger pour la journée. Le temps des emplettes pour plusieurs jours est révolu», dit-elle. Côté viandes, le poulet ne fait pas exception à la flambée des prix. Son prix vacille entre 370 et 390 dinars. «Nous avons enregistré une hausse de 40 dinars en un laps de temps», affirmera un vendeur de volaille. Une hausse qu'il justifie par un manque de production sur le marché national. Néanmoins, il souligne que la demande a paradoxalement baissé. «C'est simple car les petites bourses ne peuvent pas se permettre de débourser 400 dinars pour un kilo de poulet», explique-t-il. Accompagnée par sa fille, Malika hésite devant l'étal de volaille. «Tout a flambé, même le poulet n'a pas été épargné et ce, depuis une semaine. C'est la viande que nous consommons durant le mois de Ramadan et nous sommes obligés d'en prendre même à des prix pareils», déplore la sexagénaire. Même constat chez Mohamed, résidant à Belouizdad. «Les prix n'ont pas cessé d'augmenter depuis cinq jours. D'ailleurs, entre hier et aujourd'hui, les légumes et la viande ont encore flambé», assure-t-il. Il regrette la période où le poulet était vendu entre 190 et 200 dinars le kilogramme. La viande rouge surgelée, elle aussi, a été touchée par la hausse des prix «spécial Ramadan». A la veille du mois de jeûne, le kilo de la viande surgelée est passé de 560 dinars à 580 dinars. Quant aux viandes rouges fraîches, elles demeurent inaccessibles à longueur d'année. Cette flambée des prix promet ainsi un Ramadan plus «chaud» que les températures estivales de cette année.