Grâce aux nouveaux traitements, le nombre de cas de thalassémie pourrait largement être réduit et sa prise en charge améliorée. C'est ce qu'a affirmé hier, Nouria Benmouffok, maître-assistante à l'hôpital Parnet à Alger. Nadia Medjdoub - Alger (Le Soir) - Pour le Dr Nouria Benmouffok, le nombre de cas de thalassémie pourrait être réduit en optant pour la prévention. Ayant consacré des années de sa carrière à prendre en charge les thalassémiques, elle espère être entendue par les pouvoirs publics. Selon elle, le coût d'un traitement de cette maladie chronique pourrait être huit fois supérieur à celui de la prévention. «Vaut mieux prévenir que guérir», dit-elle. Intervenant hier, lors d'une journée de formation consacrée à la prévention et à la prise en charge de la bêta-thalassémie, tenue à Alger, la spécialiste rappelle que la bêta-thalassémie, maladie génétique de l'hémoglobine, nécessite une prise en charge pluridisciplinaire. Ceci dit, elle précise que les personnes atteintes de cette pathologie ne bénéficient pas toutes du même traitement. Souvent explique-t-elle, les doses sont réduites en raison du traitement qui revient cher. Or, poursuit-elle, «notre objectif est de permettre à tous les malades, aux quatre coins du pays, d'accéder aux mêmes traitements». L'admission d'un traitement «adéquat» permet ainsi, souligne-t-elle, d'éviter les fréquentes hospitalisations des malades thalassémiques. Concernant le dépistage, le docteur Benmouffok explique que malheureusement, il est difficile de demander à des parents, porteurs du gène, d'aller vers le dépistage de la maladie, surtout qu'à l'origine de la maladie, c'est essentiellement les mariages consanguins qui y sont la cause. Et pourtant, cet acte peut sauver une vie. Tristement, elle déclare à ce sujet : «Sur les 940 malades, diagnostiqués en 2014 bêta-thalassémiques, 135 patients sont malheureusement décédés. Le dépistage pouvait sauver plusieurs d'entre eux.» Enfin, conclut l'intervenante, un soutien psychologique est souhaitable, aussi bien pour les enfants que pour les parents.