Le ministre de la Santé a annoncé hier le lancement de la mise en œuvre du plan cancer 2015-2019. «Le comité d'évaluation et de suivi est installé et le travail a commencé», a indiqué Abdelmalek Boudiaf en marge d'une visite d'inspection au Centre anticancer Pierre-et-Marie-Curie (CPMC), d'Alger. Salima Akkouche - Alger (le Soir) Présenté au président de la République en décembre dernier, le plan cancer va enfin être mis en œuvre. Le ministre de la Santé a annoncé hier l'installation du comité d'évaluation et de suivi. Tant attendu, le premier plan cancer 2015-2019 s'est fixé huit axes stratégiques dont l'amélioration de la prévention contre les facteurs de risque, l'amélioration du dépistage de certains cancers notamment le cancer du sein en raison de l'ampleur qu'il est en train de prendre, l'amélioration du diagnostic, la redynamisation du traitement à travers l'interdisciplinarité, l'organisation des traitements palliatifs, l'orientation, l'accompagnement et le suivi du patient, la mise en place des registres de cancer pour améliorer le système d'information, le renforcement de la recherche et de la formation sur le cancer et enfin le renforcement des capacités financières. Ce plan s'est fixé également comme objectif la réduction de la mortalité qui devra baisser de 20% d'ici 2019. La prise en charge des malades atteints du cancer devra s'améliorer avec l'ouverture de nouveaux centres anticancer dans d'autres wilayas du pays. Centre de référence, le CPMC peine à prendre en charge le flux important des malades qui viennent des 48 wilayas. Selon Abdelmalek Boudiaf, le centre anticancer de la wilaya de Annaba est fin prêt. Le centre qui a reçu son accélérateur sera ouvert aux malades d'ici trois à quatre mois, selon ses prévisions. D'ici le mois de juillet prochain, des centres anticancer seront également ouverts dans les wilayas de Tlemcen, Sidi-Bel-Abbès, Tizi-Ouzou et Laghouat. L'Algérie compte actuellement 14 accélérateurs et d'ici la fin de l'année, 15 autres seront mis en service pour atteindre au total 36 accélérateurs. Existe-t-il du personnel qualifié pour faire marcher ces machines ? «Oui» répond-on au ministère de la Santé. Ceux qui accusent un déficit devront «prendre attache avec le CPMC pour la formation». Le ministre de la Santé a appelé les gestionnaires des centres des wilayas de Constantine, Batna, Sétif et Annaba «à se préparer pour prendre en charge les malades pour atténuer la pression sur le CPMC, victime de sa réputation». Par ailleurs, en plus du plan cancer, le secteur va également mettre les moyens, dit-il, pour relancer au courant de cette année la transplantation d'organes. Selon M. Boudiaf, des transplanteurs vont être formés en Argentine dans un cadre de partenariat. Le ministre reconnaît, cependant, qu'il faut mettre les moyens pour sensibiliser sur la greffe sur cadavre. Une opération qui n'arrive pas encore à démarrer en Algérie. Il appelle aussi à la vulgarisation de l'hospitalisation à domicile au niveau national. Cependant, dit-il, «il faut mettre des garde-fous afin de ne pas transformer cette démarche en acte commercial». Enfin, le CPMC a bénéficié de 15 milliards de centimes pour réhabiliter ses blocs opératoires et réaliser deux salles de greffe hépatique. Rendez-vous de radiothérapie Les délais d'attente réduits à deux mois Les délais d'attente pour les rendez-vous de radiothérapie au CPMC ont été réduits à deux mois. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre de la Santé. Une information qu'il détient auprès des responsables de ce centre anticancer. Il rappelle que ces mêmes rendez-vous, il y a une année, étaient renvoyés à plus d'une année.