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Exposition «Des voix à la nouba» à Constantine
La palpitante épopée de la musique arabe
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 09 - 2015

Reflet de la voix, du souffle et de l'âme de milliers d'artistes ayant généré une constellation de musiques d'une richesse exceptionnelle, l'exposition «Des voix à la nouba» est comme la trace indélébile d'une épopée musicale aux vibrations inimitables. Cette exposition est organisée à la maison de la culture Malek-Haddad par le département Patrimoine immatériel et arts vivants de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», et elle se présente comme une saga éblouissante retraçant les huit cents ans d'une explosion de créativité que la musique arabe ne cesse d'exprimer.
De l'histoire de la musique depuis le Hidjaz jusqu'à l'Andalousie et aux écoles maghrébines de la musique arabo-andalouse, en passant par les icônes arabes de cet art et les questions-réponses autour de la musique : l'exposition est un immense espace interactif haut en couleur et en sonorités, où le visiteur effectue une pérégrination intemporelle. Occupant tout le hall de la maison de la Culture, cette exposition thématique, sensorielle et immersive embarque le visiteur — équipé d'un guide audio interactif avec casque — sur les traces de la musique arabe, dont l'histoire aborde des thèmes majeurs, aussi vastes que passionnants. Le visiteur commence par atterrir au Hidjaz, première halte, et apprend devant la riche collection de photographies de Bédouins de la péninsule Arabique, au travers de documents sonores et audiovisuels, que les belles notes musicales arabes et cette créativité ininterrompue ont commencé il y a huit siècles, par le houda, un chant des chameliers nomades réglé sur le rythme du balancement du dromadaire. D'un document audio à un autre, le visiteur remonte le temps, traverse monts et déserts et survole l'histoire pour arriver à Damas, où il est projeté dans une des belles cours des Ommeyades, au cœur d'un beau spectacle de chant du célébrissime Saïb Khathir. Toujours muni du guide interactif, il passe ensuite à la Baghdad des Abbassides pour ressentir l'éblouissement d'une douce et belle arabesque et saluer le talent inégalable des Al Mawssili, père et fils, à qui la musique arabe doit le premier conservatoire du monde arabo-musulman, la première école du luth, le premier système des maqam, les différentes expressions de la voix, et pas moins de 900 mélodies.
Parti sur les traces de lieux magiques, prestigieux et poétiques, le visiteur se retrouve ensuite en Andalousie, précisément à Cordoue, où Ziryab, l'artiste de génie, met au point les techniques poétiques et vocales des mouwachah et zajal, introduit dans la cour le système des noubas, fondement de la tradition musicale andalouse, et révolutionne l'oûd. Au cours de cette balade musicale atypique, le visiteur est subitement propulsé au Mahgreb, sur les traces des sources de transmission de la musique arabe. A Kairouan, alors capitale de la dynastie Alghlabides, sous le règne des Fatimides et des Zirides, Mouanis al Baghdadi, Al Hadhib Abdelwahab, Ibrahim Al Raqiq et Ibrahim Al Husari et tant d'autres talentueux artistes perpétuent l'éclat de la musique arabe et composent de nombreuses mélodies sur des textes de poètes maghrébins. D'un espace intime à un autre plus ouvert, le visiteur feuillette les pages de la grande histoire de la musique arabe, parcourt l'itinéraire de l'évolution du oûd, le sultan des instruments de musique arabe... Il compulse également l'aventure passionnante de la transcription des noubas des écoles algériennes de musique andalouse, depuis l'ecclésiastique anglais Thomas Shaw en 1732 jusqu'au livret de Goualam-Allah Abdelkader dans les années 1990 ressuscitant la touchia (pièce instrumentale servant d'ouverture, composée sur un rythme binaire ou quaternaire) en passant par le génie des musiciens Mohamed Benali Sfendja (1844-1908), Abderrezak Fakhardji (1911-1984), Djaidir Hamidou (1923-2004) ou encore Ahmed Serri (1926).
Le périple fait observer ensuite une halte pour expliquer l'apport des fondouks de Constantine, ces bâtiments à multiples fonctions, notamment dépositaires de la musique citadine. Les chouyoukh et leurs efforts dans la préservation du malouf et du zajel sont également pistés, toujours avec délice. Au cours de son agréable promenade, le visiteur curieux va à la rencontre des icônes de la musique arabe. Il est envoûté par Fayrouz, la voix du pays du Cèdre chantant Ya tayr ; il est émerveillé par Sabah Fakhri entonnant les grands poètes mystiques, puis séduit par Mohamed Abdelouahab vocalisant Ya Msafer.
Lors de ce méga-concert où les grands parmi les grands de la musique arabe se sont donné rendez-vous, le visiteur est tour à tour impressionné par Oum Keltoum interprétant Enta omri, agréablement surpris par Tahar Gherssa et son cocktail de malouf tunisien, conquis par les voix d'Abdelouahab Doukkali avec Hadi hiya n'ti et de Mohamed Abdou fredonnant Moudhila. Et puis, comme de bien entendu, la mémoire vivante du malouf constantinois, Mohamed-Tahar Fergani, accueille le visiteur avec Galou larab, tandis que la regrettée diva de la chanson arabe, Warda Al Djazairia, enchaîne pour ténoriser Rouhi oua rouhek, et que l'émir du oûd, l'Irakien Mounir Bachir, lui, joue Maqam el bayt et le maître libanais Wadie Safi le gratifie de ses Mawawils. L'exposition «Des voix à la nouba», qui se poursuit jusqu'au mois de novembre 2015, raconte des rencontres harmonieuses et des cheminements communs, car la musique est une passion partagée par les peuples à travers l'histoire.


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