Déjà «forfait» aux différents championnats réservés aux petites catégories (filles et garçons), le football algérien est absent à l'occasion du tournoi des JA de Brazzaville (Congo). Une défection volontaire qui confirme les appréhensions des responsables du jeu à Onze en Algérie au sujet de la capacité de nos sélections de bien représenter les couleurs au cours de ces manifestations dédiées aux jeunes footballeurs du cru. Pas besoin de rappeler que la sélection nationale des locaux qui avait pris part au premier CHAN organisé en 2011 au Soudan a disparu de la circulation suite à la suspension infligée par la CAF du fait que la FAF a refusé d'envoyer l'équipe affronter la Libye à l'occasion des qualifications de la seconde édition disputée, en 2014, en Afrique du Sud, tournoi qui a vu le sacre des Chevaliers de la Méditerranée. Cette «peur» du cataclysme renouvelé semble s'installer durablement parmi les membres du BF de la FAF et ce, en dépit de quelques éclaircies générées par nos clubs, l'ESS en particulier, durant les compétitions panafricaines. La dernière déculottée essuyée par une soi-disant sélection algérienne de beach-soccer, un sport qui n'a pas cours en Algérie, durant les Jeux méditerranéens de la jeunesse a davantage conforté les décideurs de la FAF d'épargner à l'Algérie du football de nouvelles désillusions tant le navire dirigé par Lakhdar Belloumi a pris eau de toute part durant l'expédition de Pescara. Une expérience qui, devant l'inanité de la DTN/FAF qui se mêle de questions loin d'être parmi ses prérogatives, semble inspirer les collaborateurs de Mohamed Raouraoua à revoir certains mécanismes dans la préparation de nos différentes sélections. Comme de mettre à niveau les compétences des chargés des affaires techniques de ces équipes. Cela a commencé par le Français Christian Gourcuff qui, avant même son intronisation à la barre technique des Verts, espionnait aussi bien l'ensemble dirigé alors par le Bosniaque Vahid Halilhodzic que les équipes appelées à affronter les camarades de Feghouli au lendemain du Mondial brésilien. Cela a permis au technicien breton de mieux découvrir le particularisme du sport-roi en Afrique et, par conséquent, de préparer dans des conditions idoines sa reconversion d'entraîneur de club au métier de sélectionneur. Aujourd'hui, et à quelques semaines du championnat d'Afrique des U23 qualificatif aux JO de Rio, c'est au tour du Suisse Pierre-André Schürmann, auquel la fédération a jugé opportun de lui associer l'ex-adjoint de Halilhodzic, Abdelhafid Tasfaout, de suivre ce chemin didactique. Entraîneur de clubs des différents cantons de la Suisse, M. Schürmann qui a connu quelques «tours de vis» au sein de la sélection helvétique des U17 suit actuellement le tournoi de football des JA de Brazzaville. Aux côtés de son nouveau lieutenant, l'ex-driver du FC Sion découvre les facettes du football africain, lui qui a fait connaissance avec l'ambiance africaine à l'occasion des matchs de nos olympiques. Un ensemble qui, malheureusement, n'a étrenné ses tuniques qu'en terres favorables. La double confrontation officielle face à la Sierra Leone s'étant, Ebola oblige, jouée à Blida et devant des gradins plutôt vides. A Brazzaville, où la chance a eu sa part du lion (un des demi-finalistes a été tiré à la pièce), Schürmann a certainement dû «remplir» sa tête et ses carnets de riches enseignements. Saura-t-il pour autant réaliser, à lui seul, le «rêve» de ses employeurs d'aller à Rio ? Car, à bien voir, ni lui ni son adjoint Tasfaout encore moins les membres du BF et leur patron ne seront sur les terrains du Sénégal en décembre prochain. C'est à Bensebaini, Benkablia et autre Darfalou de faire face à l'hostilité du climat, du public et des terrains de la région subsaharienne. Privés de l'opportunité de s'imprégner de la réalité africaine à l'occasion de la foire du sport à Brazzaville, ces derniers vont devoir, pour la plupart, aller à la découverte de l'Afrique sans vraiment savoir à quoi s'en tenir. Le nouveau cataclysme se prépare à Sidi Moussa.