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MEDICAMENT
L'Algérie va exporter l'insuline
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 09 - 2015


De notre envoyée spéciale à Stokholm
Salima Akkouche
Les premiers flacons d'insuline produits en Algérie, suite à un partenariat entre le laboratoire danois Novo Nordisk et le groupe Saidal, seront mis sur le marché au premier semestre 2016. Les deux partenaires comptent exporter leurs produits vers les pays africains, asiatiques et du Moyen-Orient, une fois le marché national couvert. C'est ce qu'ont annoncé les responsables du laboratoire pharmaceutique danois, en marge de la 51e réunion annuelle de l'association européenne pour l'étude du diabète (EASD 2015). Les 4 000 professionnels de la santé réunis lors de cet événement pour décortiquer la maladie alertent sur son ampleur. 14 000 personnes sont décédées en Algérie en 2014 suite aux complications du diabète.
Les résultats des études présentés dans le cadre de la 51e réunion annuelle de l'Association européenne pour l'étude du diabète ((EASD 2015) qui s'est déroulée du 14 au 18 septembre à Stockholm, en Suède, sont alarmants.
La communauté du diabète (4 000 participants) réunie lors de ce congrès pour faire le diagnostic de la maladie et présenter les derniers résultats des recherches les plus récentes, appellent à prendre la pathologie au sérieux.
En constante augmentation, le diabète touche actuellement 387 millions de personnes dans le monde et une personne sur deux vit avec la maladie sans le savoir. Le chiffre va encore augmenter pour atteindre, d'après les estimations, 592 millions de personnes dans le monde d'ici 2030.
En 2014, la maladie a tué près de 4,5 millions de personnes et 90% des diabétiques de type 2 développent la maladie pendant plusieurs années sans le savoir. Selon les chiffres fournis par les participants au congrès de l'EASD 2015, qui se sont basés sur les statistiques de l'IDF (Fédération internationale du diabète), plus d'un million de personnes atteintes de la maladie sont amputées annuellement du pied, plus de 500 000 souffrent d'insuffisance rénale et plus de 1, 5 million développent une rétinopathie.
En Algérie, les chiffres sont tout aussi alarmants. L'année dernière, 14 000 personnes sont mortes des suites des complications du diabète, selon les chiffres de l'IDF. Les malades algériens n'ont-ils pas suffisamment accès aux soins ? «Les Algériens ont accès aux soins mieux que leurs voisins des autres pays africains», affirme le vice-président de la région Afrique du laboratoire Novo Nordisk qui participait au congrès de l'EASD. La prévention, dit-il, reste le meilleur moyen en mesure de réduire l'ampleur de la maladie qui a un coût important.
Par ailleurs, suite à un partenariat entre Novordisk et le groupe Saidal, l'insuline sera produite en Algérie. L'usine qui ouvrira ses portes en décembre prochain, à Constantine, pourra commercialiser ses produits à partir du premier semestre de 2016. «Une fois les besoins du marché local satisfaits, nous allons entamer la phase de l'exportation vers les pays d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient», a affirmé le vice-président de la région Afrique du laboratoire, Jean Paul Digy.
Problème de remboursement et d'enregistrement de nouvelles molécules
Le marché du médicament dédié au diabète et les recherches cliniques pour l'amélioration de la prise en charge des malades se développent d'année en année. Le marché algérien vit-il en marge de cette technologie ?
Leader international sur le marché d'insuline, Novordisk, dit son vice président, «veut mettre à la disposition du marché algérien toute sa gamme d'insuline». Le problème, le laboratoire, qui attend depuis 2012 l'autorisation de la mise sur le marché de deux de ses médicaments innovants, peine toujours à faire aboutir son dossier de remboursement pour son médicament Victoza auprès du ministère de Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale.
«La situation économique de l'Algérie n'aura aucun impact sur nos futurs investissements»
La situation économique déprimante de l'Algérie liée à la baisse du prix du pétrole ne va pas freiner les investissements du groupe pharmaceutique danois en Algérie, assure-t-on. Le laboratoire implanté en Algérie depuis 1936 compte au contraire élargir ses investissements. «L'Algérie est un partenaire stratégique, elle est l'un des sept pays à travers le monde où nous avons une usine de production et il y a encore du travail à faire en Algérie. C'est vrai que la situation économique de l'Algérie n'est plus ce qu'elle était avant la chute des prix du pétrole mais ceci ne va pas nous dissuader d'augmenter nos capacités d'investissements, la situation économique d'un pays n'est jamais figée, nos investissements ne sont pas basés sur du moyen terme mais sur du long terme et actuellement nous sommes en train de revoir le débit de nos investissements pour augmenter notre business en Algérie», a souligné Mike Doustdar Exécutive Vice-Président (EVP) de la région des opérations internationales Novo Nordisk, en marge du 51e congrès européen du diabète.
L'engagement de Novo Nordisk, dit-il, est de ramener les produits les plus innovants sur le marché algérien. «Nous avons lancé Victoza et nous sommes en cours d'enregistrement de nouvelles insulines», a-t-il indiqué.
33 000 personnes ont été prises en charge depuis 2011 par la clinique mobile
La clinique mobile lancée par le laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk, depuis novembre 2011, arrive à sa 16e escale depuis son lancement. Le 16e stop se fera à Sétif pour une durée de 10 jours le mois de novembre prochain. Les 15 stops réalisés préalablement sur 12 wilayas visitées (Blida, El Oued, Oran, Alger, Adrar, Tiaret, Jijel, Djelfa, Relizane, Batna, Skikda, BBA, Relizane, Tlemcen et Béjaïa) ont permis à 113 500 personnes de visiter la clinique mobile et de bénéficier d'éducation et conseils sanitaires ; parmi eux 40 000 personnes à risque (selon le score de risque Algérie) ont pu bénéficier d'un dépistage du diabète type 2, et 33 000 personnes atteintes de diabète ont pu bénéficier d'examens biologiques sanguins et urinaires, de mesures anthropométriques et de consultations spécialisées en cardiologie, en ophtalmologie, en diabétologie afin de dépister d'éventuelles complications.
Le baromètre Algérie a été lancé depuis la fin de l'année dernière et déjà 23 centres sur les 30 prévus y participent et plus de 8 500 personnes atteintes de diabète sont déjà incluses dans ce projet dont l'objectif est d'atteindre un minimum de 20 000 patients d'ici la fin de l'année 2016, chacun étant suivi sur une période minimum de 3 années.
S. A.
M. Jean-Paul DIGY Corporate, Vice-président de la région Afrique Novo Nordisk :
«Il faut absolument faire des marques en Algérie»
Le Corporate vice-président de la région Afrique du groupe pharmaceutique Novo Nordisk estime que le gouvernement algérien doit absolument aller vers la fabrication locale du médicament princeps d'origine. «L'Algérie doit fabriquer des marques car la marque est exportable, contrairement au générique», a-t-il recommandé.
Le Soir d'Algérie : Quelle est la date de la sortie des premiers flacons d'insuline en Algérie ?
Jean-Paul DIGY : Nous ne pouvons pas avoir de date exacte, c'est difficile de donner une date précise car cela dépend des contrôles de qualité qui seront effectués sur le produit ; ce qui est important et ce qui est prévu aujourd'hui de faire, c'est de lancer les process de validation à la fin de cette année de façon à ce qu'on puisse pouvoir libérer les produits à la vente à partir du premier semestre 2016. Aujourd'hui, nous sommes en train de remettre à niveau tout le système qualité du groupe Saidal et c'est ce qui prend du temps. L'idée est de satisfaire les besoins locaux du marché algérien pour arriver, à terme, à faire de l'exportation dans la mesure du possible vers notamment les pays d'Afrique et de l'Asie.
L'insuline fabriquée à l'usine de Constantine est-elle aux mêmes normes que celle importée actuellement ?
Toutes les usines de notre groupe et du groupe Saidal seront aux normes internationales.
Quel est le montant de cet investissement ?
Il est de plus de 50 millions d'euros. Un budget qui s'étale sur une dizaine d'années et qui touche uniquement l'aspect de la production locale. L'idée c'est d'arriver à 500 millions d'euros alloués à toutes les usines de Novo Nordisk et du groupe Saidal.
Les malades algériens profitent-ils des nouvelles molécules ?
Il est évident que la volonté de Novo Nordisk est de pouvoir mettre à la disposition des personnes atteintes du diabète, de l'hémophilie ou les enfants qui souffrent d'un déficit d'hormones de croissance en Algérie, les molécules au même temps où elles sont mises sur le marché européen. Mais il y a automatiquement un écart en raison de la réglementation algérienne dans la mesure où il faut avoir l'approbation dans le pays d'origine pour pouvoir commencer à soumettre un dossier. De plus depuis 2009, le gouvernement algérien a enregistré très peu de nouvelles molécules à l'importation, il y a un déficit en princeps innovants et aujourd'hui le focus se fait sur la production locale et le générique, mais le problème c'est qu'il y a accumulation du générique sur le marché et il y a une concurrence entre les génériques entre eux pour la même DCI, (Domination commune internationale ) mais est-il utile d'avoir une dizaine de marques d'un même générique sur le marché ? N'est-il pas nécessaire de produire des marques localement ? Faire du générique ne nécessite pas les mêmes capacités technologiques et le même savoir-faire que la production d'une marque, et si l'on veut faire de l'export, il faut favoriser les marques et non pas le générique. Les marques vont être exportées mais le générique non, car le générique, lorsqu'il arrive en Afrique, il trouvera déjà du générique local. C'est pourquoi le gouvernement algérien doit obligatoirement inciter les producteurs locaux à faire des marques».
Considérez-vous la loi 51/49 comme un obstacle à l'investissement ?
La loi 51/49 est perçue comme un obstacle de l'extérieur mais elle ne l'est pas réellement lorsqu'il y a accord entre les actionnaires. Les investisseurs étrangers peuvent avoir peur des divergences d'opinions entre le pacte d'actionnaire et le pacte de management. Autrement dit, cette loi n'est pas un obstacle en théorie, mais en pratique elle l'est. Sa levée favoriserait les investissements directs étrangers mais il faut mettre des dispositifs de contrôle. En Algérie, on appréhende les dérives et on anticipe pour mettre en place des lois de sorte à les éviter mais c'est là qu'elles arrivent. Ce qu'il faut, c'est une bonne gouvernance de l'entreprise.
La situation actuelle économique de l'Algérie ne-va-t-elle pas freiner vos investissements ?
La stratégie qui doit être suivie actuellement c'est de créer de la valeur ajoutée localement et avoir une production hors hydrocarbures, il faut encourager les investissements étrangers et les partenariats publics-privés, il faut prendre des décisions et aussi encourager l'investissement local pour créer de la richesse nationale.
Le ministère de la Santé a demandé une baisse des prix sur les médicaments et les négociations ont pris beaucoup de temps avec vous pour les insulines.
Nous, nous sommes arrivés à un accord avec le gouvernement algérien pour que la baisse des prix soit à la hauteur et en fonction de nos investissements.
L'accès aux soins des malades algériens est-il au même niveau que celui des pays voisins ?
L'accès au soin est meilleur par rapport à certains pays d'Afrique et Moyen-Orient mais ce qu'il faut développer, c'est la qualité des soins en mettant en place un travail en réseau d'experts entre les généralistes et les médecins spécialistes, qui doivent passer plus de temps avec le malade ; un médecin qui consulte 60 patients par jour, ce n'est pas humain et il faut aussi favoriser l'accès aux nouvelles molécules qui diminuent les effets secondaires et, ensuite, il faut développer l'éducation thérapeutique pour toutes les maladies chroniques car notre objectif est de réduire le taux de mortalité lié aux maladies non transmissibles de 30% d'ici 2030.


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