L'op�ration de recrutement de pilotes que vient d'initier en catimini Air Alg�rie a fait r�agir de jeunes et d'anciens pilotes au ch�mage depuis la liquidation de Khalifa Airways. Certains d'entre eux nous ont contact�s hier pour �voquer leur situation et d�noncer la politique de recrutement du pr�sident-directeur g�n�ral de la compagnie nationale... Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - Dix pilotes ayant suivi la formation initi�e par Khalifa Airways �taient, hier, pour entretien au centre Air Alg�rie de Kouba (CATAH), o� s'est d�plac� Tayeb Benouis. Il y une semaine, dix autres jeunes pilotes s'y sont retrouv�s pour le m�me motif. L'opacit� qui entoure cette op�ration de recrutement est, selon les pilotes qui nous ont contact�s, discriminatoire. "Elle ne repose sur aucun crit�re s�rieux et ne consacre en aucun cas l'�galit� des chances pr�vue par la l�gislation alg�rienne", soutiennent les pilotes au ch�mage. Ils s'estiment d'autant plus l�s�s que la direction de la compagnie nationale "se cache derri�re une d�cision minist�rielle" pour motiver son recours � vingt des pilotes dont la formation a �t� initi�e par Khalifa Airways et compl�t�e par l'Etat. Un argument que r�futent les autres jeunes pilotes. "Nous avons poursuivi notre formation en Jordanie. Nous avons depuis 2002 et 2003, une licence alg�rienne en poche. Nous avons d�pos� des demandes de recrutement aupr�s de la compagnie nationale d�s le premier semestre 2004, mais sans succ�s", mentionnent dans leur lettre adress�e � notre r�daction les pilotes qui se demandent pourquoi l'op�ration de recrutement n'a pas fait l'objet d'un placard publicitaire comme pr�vu par la l�gislation. "Un concours aurait d� �tre organis� pour d�partager les candidats", soutiennent les jeunes pilotes convaincus que leur seul tort est de ne pas �tre "suffisamment �paul�s". Ils ne sont pas les seuls � se sentir d�favoris�s par la politique de recrutement d'Air Alg�rie. D'anciens pilotes de la compagnie nationale, qui � un moment donn� ont opt� pour le priv�, disent vivre la m�me situation s�gr�gationniste. Situation toute particuli�re � propos de laquelle ils ont saisi toutes les autorit�s du pays � commencer par le pr�sident de la R�publique. Dans une lettre adress�e au chef de l'Etat, les pilotes indiquent avoir, apr�s la liquidation de Khalifa Airways, introduit des demandes de recrutement aupr�s de la direction des ressources humaines d'Air Alg�rie. "Offre" que d�clinera la compagnie sous pr�texte qu'elle n'envisageait pas de recruter. Les pilotes ne comprennent pas que leurs demandes soient class�es sans suite alors qu'une directive du minist�re des Transports, conform�ment au code de l'aviation civile, demande aux compagnies agr��es par la direction de l'aviation civile de favoriser les candidatures alg�riennes. Ce rappel, les pilotes le font pour dire que la compagnie nationale pr�f�re recourir au personnel navigant technique �tranger. "Nous citons le cas des affr�tements de Boeing 737-400 de la compagnie turque Pegasus, plus l'�quipage, sachant que des commandants de bord alg�riens et des pilotes qualifi�s sur ces machines sont au ch�mage", pr�cise dans sa lettre au pr�sident de la R�publique le Syndicat des pilotes de ligne qui d�plore le fait que l'on fasse recours � des instructeurs examinateurs �trangers alors que des Alg�riens examinateurs sur plusieurs avions sont au ch�mage, recours qui co�te � la compagnie "18 000 euros par mois et par examinateur �tranger". Par ailleurs, on apprend d'une source du minist�re des Transports que la prise en charge d'un pilote �tranger revient � 10 000 dollars par mois, et qu'un rapport transmis au ministre et concernant les op�rations d'affr�tement d'Air Alg�rie a �t� mis sous le coude, la source en question ne comprend pas pourquoi personne ne rappelle � l'ordre le PDG d'Air Alg�rie, qui ferait �conomiser beaucoup d'argent � la compagnie, tout en faisant travailler les pilotes alg�riens ch�meurs en optant pour le leasing en dry. S. A.