Le SPLA (Syndicat des pilotes de ligne algériens) a attiré, hier dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'attention sur les besoins d'Air Algérie en commandants de bord expérimentés, soulignant qu'“il faut entre 5 et 10 ans pour préparer un pilote au commandement”. Il a regretté le départ massif de cadres qualifiés, dont les uns totalisant plus de 18 000 heures de vol chacun. Tout en affirmant qu'il est “irréalisable” de les remplacer par des pilotes ayant moins de 300 heures de vol à leur actif, il a recommandé le recrutement de “tous les pilotes ab-initio, car ce vivier en ressources humaines est une aubaine pour la compagnie nationale au moment où le besoin mondial est de 145 000 pilotes (source Ifalpa)”. Paradoxalement, 124 pilotes de ligne, formés initialement pour le compte de la compagnie aérienne Khalifa airways, avant qu'elle ne fasse naufrage au même temps que le groupe éponyme, sont toujours en chômage. Ils continuent à s'accrocher au moindre espoir leur permettant d'entamer enfin la carrière pour laquelle ils ont été formés en Grande-Bretagne puis en Jordanie sur financement de l'Etat après la banqueroute du groupe Khalifa. Il semblerait que le ministère des Transports et Air Algérie soient disposés à recruter une centaine d'entre eux, pour pallier le grand manque en pilotes dont souffre la compagnie nationale. Selon des délégués des jeunes pilotes, plusieurs dizaines de commandants de bord et de copilotes d'Air Algérie seront en retraite en 2009, sans considérer les nombreux aviateurs, ayant quitté la compagnie nationale pour travailler dans des compagnies étrangères, offrant des salaires plus importants. Le souci de ce qui convient d'appeler les pilotes de Khalifa Airways est de privilégier, dans le processus de recrutement, les camarades dont la licence expire cet été (ils sont au nombre de 25) et ceux ayant dépassé la trentaine. Selon eux, la priorité doit être accordée aux pilotes, dont la formation a été financée en grande partie par l'Etat, en reléguant en second plan ceux qui ont bénéficié du self sponsor. Pour le rappel, Tassili Airlines a déjà récupéré 37 jeunes pilotes, avec des contrats à durée indéterminée. L'ex-président de l'Union maghrébine des pilotes de ligne s'est démené pour faire recruter une dizaine par une filiale de Royal Air Maroc. Malheureusement, sa démarche, qui était en bonne voie d'aboutissement, a bloqué après son départ de la tête de l'organisation. S. H.