Par Zineddine Sekfali Dans une récente interview accordée à un quotidien national, l'écrivain Boualem Sansal a déclaré, entre autres choses, que les Algériens sont vaccinés par le pouvoir contre la démocratie. Il est vrai que pour la majeure partie des politiciens nourris à l'idéologie de l'ex-parti unique ou de ses satellites, la démocratie est perçue comme une menace et le régime qui conduit au chaos général. Pour la plupart de ceux qui se revendiquent de l'islamisme, elle est l'hérésie même et mène à l'enfer. L'islamisme une idéologie politique qui utilise l'islam à des fins politiques. Une fois de plus, il nous faut clarifier les concepts utilisés. Quand les islamistes et les islamophobes sont d'accord L'islam et l'islamisme sont deux choses différentes et distinctes. Il n'y a que les islamistes et les islamophobes qui les confondent, et prennent l'un pour l'autre. L'islam est une religion qui a donné naissance à une culture et une civilisation des plus brillantes de l'humanité. Si cette culture et cette civilisation ont régressé, c'est de notre faute en tant qu'individus et peuples. Le mal n'est pas dans l'islam, il est en nous. Nous avons lutté contre le terrorisme, mais on a battu en retraite devant l'intégrisme. Aujourd'hui, on ploie devant l'obscurantisme. Ne cherchons pas ailleurs le secret de nos maux, dirais-je en reprenant presque mot à mot cette phrase tirée des Confessions d'un enfant du siècle, d'Alfred de Musset. L'islamisme est une idéologie politique autoritaire et totalitaire. Dès que les islamistes arrivent au pouvoir quelque part, les premières mesures qu'ils prennent sont autoritaires, comme par exemple créer une police de la foi, limiter les libertés publiques et individuelles, brider davantage les droits et les libertés déjà toutes relatives de la femme parce qu'elle est femme, remettre en vigueur, en tant que sanctions pénales, les flagellations et les amputations des membres, instaurer des modes vestimentaires importés d'ailleurs, censurer la presse et la télévision, se débarrasser des œuvres littéraires et artistiques qui seraient décadentes, allonger la liste des interdits, faire du prosélytisme à tout vent, etc. L'islamisme remet en cause tous les acquis des grands réformateurs tels que le réformateur algérien Abdelhamid Ben Badis, en encourageant le retour au tribalisme, aux sectes, au maraboutisme, à la superstition et aux pratiques irrationnelles d'un autre âge. L'islamisme et ses appels au meurtre L'islamisme a même osé élever au rang d'acte de piété et de foi, récompensé par Dieu, l'assassinat ! Tirer au fusil-mitrailleur, comme l'a fait un jeune Tunisien à Sousse au début de l'été dernier, sur des touristes pacifiques, assis ou allongés sur une plage, est un acte lâche. Rien ne le justifie ni l'excuse. Son auteur ne peut en aucune manière être considéré comme un moudjahid ou un chahid. L'islam condamne cet acte et son auteur, sans appel ni aucune circonstance atténuante. Au passage, je saisis cette occasion pour remercier les Tunisiens d'avoir diffusé, comme ils l'ont déjà fait pour l'attaque perpétrée peu de mois avant au musée du Bardo, les images, notamment celles de la poursuite de l'auteur de l'agression criminelle et de sa mort sur la chaussée, dans un caniveau. Ces images contiennent un message à l'intention de ceux qui seraient tentés d'imiter le tueur. La dissuasion et l'exemplarité, que les pénalistes attribuent à la peine de mort ne sont pas que de vains mots. En quoi Sansal se trompe Mais pour en revenir à ce qu'a dit Boualem Sansal à El Watan, j'estime, en toute modestie, qu'il se trompe doublement. D'abord en laissant entendre que la démocratie est une pathologie, il avance quelque chose de totalement inexact. Il n'y a que dans le cerveau de Pol Pot ou l'un de ses semblables, que peut naître une pareille idée ! Non, la démocratie n'est pas une pathologie mortelle ! Ce sont ses antonymes, c'est-à-dire la tyrannie, la dictature, l'absolutisme et le despotisme qui sont des maladies fatales pour les libertés individuelles et collectives des citoyens. L'enfer est là où ces systèmes totalitaires dominent. Sansal fait fausse route aussi, en suggérant que les Algériens, certes déjà profondément formatés par des décennies de propagande officielle et de bourrage de crâne religieux, préféreraient vivre sous un régime despotique plutôt qu'en démocratie. C'est une affirmation tout à fait contestable. Ce qui est par contre incontestable, c'est que le peuple algérien est l'un des rares peuples encore sevrés du droit légitime de vivre en démocratie. Qui n'aime pas la démocratie ? Ce ne sont pas, en effet, les Algériens qui sont hostiles à la démocratie, mais bien tous les dirigeants de l'Algérie qui se sont succédé depuis 1962, à l'exception toutefois du Président Boudiaf. Celui-ci fut non seulement un «watani», comme tout le monde le reconnaît aujourd'hui, y compris ceux-là mêmes qui l'ont traîné dans la boue de 1962 à 1992, parce qu'il rejetait le monopartisme, revendiquait le pluralisme politique et avait créé un parti, le PRS, vite déclaré illégal et poussé à la clandestinité. Boudiaf fut aussi et de manière particulièrement engagée un fervent démocrate. A cause de cela, il a dû fuir son pays pour se réfugier à l'étranger jusqu'au début de l'année 1992, date à laquelle on l'a appelé à l'aide pour participer au sauvetage de l'Algérie qui était alors gravement menacée dans son unité et son identité. Il a répondu à l'appel, sincèrement convaincu que l'heure était venue de démocratiser l'Algérie et ses institutions. Cela lui a coûté la vie, tout le monde le sait, puisqu'il a été exécuté en live, par un tueur d'une précision professionnelle, qui a tué sa victime et seulement elle, dans une salle archicomble ! En effet comme en 1988, ni ceux qui étaient au pouvoir ni les islamistes qui se préparaient à prendre coûte que coûte le pouvoir ne voulaient entendre parler de démocratie. Néanmoins, il est totalement injuste à mon sens, de dire que la démocratie n'est pas dans la culture du peuple algérien. Dire que la démocratie nous répugne, c'est dire quelque part que nous sommes un peuple composé d'individus taillables et corvéables à merci, et d'hommes nés pour la servitude. C'est insultant, diffamatoire et calomnieux. Par contre, ce qui n'est pas dans la culture et les traditions ancestrales des Algériens c'est, si on veut bien se donner la peine de consulter les livres d'histoire, l'idolâtrie du chef, le besoin d'un guide, d'un führer, d'un duce, d'un caudillo, d'un petit père du peuple, le culte de la personnalité, la soumission aux nababs et aux satrapes. L'Algérien n'a jamais aimé ni les totems primitifs ni les statues modernes dressées de leur vivant ou après leur trépas, en hommage à tel despote ou tel potentat. Il est injuste de faire grief au peuple d'être antidémocratique, quand ce sont ses dirigeants qui, de toute évidence, le sont non point par je ne sais quelle inculture démocratique, mais par goût de l'autoritarisme. Pour tous les régimes totalitaires d'hier comme d'aujourd'hui, la démocratie est une idée subversive, elle est la subversion même. N'enflamme-t-elle pas les esclaves, et ne soulève-t-elle pas les peuples dominés et les masses soumises ? Ceci est un constat que n'importe quel citoyen lambda peut faire de lui-même : la démocratie libère l'individu, tandis que le totalitarisme le soumet. Ce qui fait la noblesse de l'esclave, c'est sa révolte, a dit, sans doute dans un moment de totale lucidité, un célèbre philosophe allemand. La démocratie n'est une menace que pour les intérêts personnels des hommes de pouvoir, de leur parentèle, de leur clientèle et de la myriade de nababs et satrapes qui siphonnent impunément les finances publiques et pillent le patrimoine national. La démocratie aux yeux des islamistes Chez les «passéistes» et tous ceux pour qui la religion impose l'immobilisme, la stagnation et le retour en marche-arrière aux temps anciens les plus reculés, la démocratie est carrément une hérésie : kufr, fitna ou bidaâ, au choix ! Tous ces termes, on l'aura remarqué, font partie du vocabulaire religieux et ne sont pas des mots des sciences politiques. Tel est, hélas, la lexicographie et l'horizon intellectuel de nos religieux qui ramènent automatiquement tout à la religion ! Les idéologues des régimes autoritaristes tels que le nazisme, le fascisme et le bolchévisme n'utilisent jamais les termes religieux. Ils rejettent et condamnent la démocratie parce qu'à leurs yeux, elle est l'incarnation de la décadence, du déclin, du désordre et du chaos. Mais les islamistes ont, par formation et par profession, une conception théocratique et théologique du pouvoir politique. Certes, étant iconoclastes par conviction religieuse, ils rejettent les «totems», répugnent au culte de la personnalité et refusent de s'incliner devant des statues. Mais comme atteints de schizophrénie, ils se prosternent, sans honte, devant le «wali el amr» et exhortent les croyants à en faire de même dans leurs prêches et sermons hebdomadaires, leurs écrits dont une presse complaisante fait ses choux gras, et leurs «dourous et fatwas» télévisés. Pour eux, le pouvoir politique est quasiment de droit divin et se transmet naturellement par voie successorale. Il y a dans tout Etat musulman, dans les républiques comme dans les monarchies, un héritier putatif ou simplement présomptif à qui la plus haute charge de l'Etat doit échoir tout naturellement. Dans ces pays, on ne demande pas, à proprement parler, l'avis du peuple dont on se moque du reste royalement. Dans les régimes politiques autoritaires, le peuple se doit d'accorder au candidat déjà choisi en conclave par la très haute hiérarchie la «tezkiya», et la «moubayaâ», terme qu'on traduit généralement par l'allégeance. La «choura», bien qu'expressément écrite dans le Coran, est très largement fictive et factice dans tous les pays musulmans. Et quand par extraordinaire on daigne y recourir, elle est en vérité réservée à une minorité triée sur le volet, réunie dans une sorte d'assemblée de soi-disant notables et de prétendus sages. L'injonction divine «wa chawarhoum fi amrihim», contenue dans le Coran, est donc ouvertement violée ou tout au moins méconnue, depuis quinze siècles ! Il en est ainsi en tout cas, depuis que Muawiya, fondateur de la dynastie des Omeyyades, a fait du khalifa d'essence élective à l'origine une dignité purement et simplement héréditaire. Il y a aussi longtemps que les théologiens et les fouqaha, fonctionnaires organiques et dignitaires dans les cours royales et les palais présidentiels, sont passés au service exclusif des «walis el amr». La question du pouvoir politique et de sa transmission sont donc en fait, comme en droit, des questions réglées depuis le premier khalife omeyyade de Damas. Pourquoi dans ces conditions s'embarrasser du formalisme démocratique ? Et surtout, étant déjà au pouvoir, pourquoi se mettre soi-même en danger en organisant des élections plurielles, libres et honnêtes, mais à l'issue toujours aléatoire ? On n'organise pas des élections pour les perdre, aurait confessé l'un des despotes ! Les peuples arabes n'ont pas voix au chapitre, parce qu'ils ne sont, aux yeux des «princes – souvent sans noblesse – qui les gouvernent», qu'un servum pecus, troupeau servile, disait le poète romain Horace (Ier siècle avant J.-C.), ou un «ghachi», comme ne cesse de le déplorer N. Boukrouh. La démocratie : une aspiration populaire Depuis le Ve siècle avant l'ère chrétienne, et donc douze siècles avant l'islam, la démocratie est née en Grèce et a été définie par l'Athénien Périclès comme étant «le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple». Elle a connu beaucoup de déboires du fait des tyrans, et autres dictateurs. Il fut un temps où les Etats démocratiques étaient minoritaires et les Etats despotiques majoritaires. Mais beaucoup de têtes de dictateurs sont tombées, ces dernières cinquante à soixante années. La liste des Etats totalitaires a rétréci et celle des Etats démocratiques a largement progressé à travers le monde, même si on doit reconnaître que l'autoritarisme persiste et résiste dans certains bastions isolés de notre monde et dans les régions ravagées par des guerres, notamment au Moyen-Orient arabe par exemple, où les populations sont maintenues dans un état d'arriération scandaleux. Je parlerai ici que de deux dictatures européennes, l'une a sévi en Espagne, l'autre en Grèce. S'agissant de l'Espagne qui a subi quarante-cinq ans de franquisme, je me souviens des images diffusées les 23 et 24 février 1981 par toutes les télévisions du monde, qui montraient une poignée de militaires espagnols commandée par un officier qui, pistolet au poing, tirait à l'intérieur du Parlement d'Espagne : c'était une tentative de putsch militaire fomentée contre la toute nouvelle démocratie espagnole, alors en train de se débarrasser des dernières séquelles du fascisme et de l'emprise de l'Opus Dei, néfaste camarilla politico-religieuse. Chose tout à fait remarquable, n'était la résistance du roi Juan Carlos – preuve vivante de ce que l'on peut être roi et démocrate — et de son Premier ministre Adolfo Suarez, pourtant issu de la mouvance franquiste, la transition démocratique en Espagne aurait été tuée dans l'œuf dès février1981, par une poignée de militaires nostalgiques de la dictature. S'agissant de la Grèce, qui fut pourtant le berceau de la démocratie comme rappelé ci-dessus, a elle aussi connu la dictature militaire de 1967 à 1974. Les colonels qui avaient pris le pouvoir en 1967 furent chassés sept années après, laissant la place à un pouvoir civil. Rapidement, la «classe politique» traditionnelle se mua en une véritable oligarchie, à l'intérieur de laquelle les apparatchiks des partis et du système mis en place se partageaient entre, «alternativement», le pouvoir politique, économique et financier. Le peuple (démos en grec) était de nouveau mis «out» en Grèce. Mais en 2015, un autre Athénien, en l'occurrence le Premier ministre Alexis Tsipras, vainqueur des élections générales qui ont mis «out» les anciens dirigeants dont la gouvernance a ruiné la Grèce, rétablit la démocratie et la plaça au cœur de la vie politique dans son pays d'origine. Par la même occasion, Tsipras démasquait, comme jamais personne n'a osé le faire auparavant, la fausseté des leaders européens prétendument démocrates, l'oligarchie technocratique qui tient jalousement les rênes de l'Union européenne, ainsi que le rôle envahissant et asphyxiant des banquiers et des financiers dans la vie économique des pays. Revenu devant le peuple en septembre, Tsipras a été réélu avec un confortable score qui a laissé cois tous les Cassandre qui prédisaient non seulement sa défaite électorale mais aussi sa fin politique. C'est que l'attachement à la démocratie est instinctif chez les peuples opprimés, humiliés, laissés pour compte ou abandonnés au sous-développement et à la misère, pendant qu'une minorité jouit de tous les privilèges. La conclusion qui découle de tout ce qui précède est que l'on peut fort bien se passer de la dictature, mais on ne se passe jamais, de son propre gré, de la démocratie. Les principes essentiels de la démocratie Mais que convient-il d'entendre par démocratie ? On peut disserter longtemps et longuement sur cette question. Je me limiterai ici à faire deux remarques qui me paraissent fondées et opportunes. La première est qu'il n'y a pas qu'un modèle «unique» de démocratie, mais qu'il en existe plusieurs variables d'une époque à l'autre et d'un peuple à l'autre. La seconde remarque est qu'on retrouve dans les différents modèles de démocratie connus les mêmes principes fondamentaux. Ceux-ci me paraissent essentiels : 1- la séparation et l'équilibre des trois pouvoirs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire ; 2- l'alternance au pouvoir ; 3- des élections propres et honnêtes ; 4- le pluralisme politique, qui implique l'existence d'une opposition dotée d'un statut et qui lui permet de se structurer d'elle-même, sans interférence de l'administration ou de quelque service que ce soit ; 5- l'Etat de droit, c'est-à-dire un système de gouvernement et d'administration fondé sur des lois et des règlements qui s'imposent à tous, y compris aux gouvernants ; 6- la garantie par la loi et la protection par l'Etat des libertés publiques : libertés d'expression, de réunion, de la presse, d'association, de croyance, de conscience, d'aller et venir, de se réunir... 7- l'indépendance de la justice, qui doit agir sans ingérence et dans les limites fixées par les lois de procédure, ne se prononcer que dans le strict respect des lois et des principes fondamentaux, et veiller scrupuleusement au respect du droit de la défense. Si l'un de ces «invariants» vient à manquer, on peut affirmer que l'on est en présence d'une démocratie amputée, incomplète ou inachevée, voire tronquée. La vraie et la fausse alternative Les Arabes n'auraient-ils pas d'autre alternative que celle-là : soit continuer à subir l'ancien système autoritaire aux apparences civiles et laïques soit opter pour un régime islamiste et s'attendre à passer sous le joug de Daech ou d'Al Qaïda ou d'une tendance islamiste concurrente à ces deux dernières ? Or, l'ancien système n'est plus viable ni fiable. Il a lamentablement échoué ; il est totalement grippé et ne tient que parce que les hommes politiques qui l'ont créé et construit, génération après génération, le maintiennent car il leur permet de se maintenir au pouvoir. Mais il est absolument illusoire d'attendre d'un régime totalitaire arabe, qu'il accepte de s'en aller de lui-même en laissant s'installer en ses lieu et place un régime démocratique ! Au contraire, tous les pouvoirs arabes, ébranlés et tétanisés par ce que l'on a nommé ici et là «le printemps arabe», agitent la menace islamiste pour écarter la démocratie qu'ils perçoivent ainsi qu'on l'a dit ci-dessus comme «la» menace. L'autoritarisme ne peut s'accommoder de la démocratie. Par contre, il peut pactiser et cohabiter avec un régime autoritaire, quitte au bout d'un certain temps à ce que l'un chasse l'autre et récupère la totalité du pouvoir. N'est-ce pas ce qui s'est passé en Egypte, entre les Frères musulmans avec à leur tête l'ex-président Mohamed Morsi, et l'ancien régime soutenu par l'armée avec à sa tête le maréchal Sissi ? Le totalitarisme est un cercle vicieux qui se reproduit continuellement en s'efforçant de donner l'impression du changement. Il ne peut être stoppé dans son processus de renouvellement, que par l'instauration de la démocratie. Conclusion Pour les Arabes, le choix n'est pas entre un régime totalitaire et un autre régime totalitaire. La seule alternative qui leur est ouverte est : soit un régime autoritaire habillé en civil, en militaire ou en religieux, peu importe, soit la démocratie. L'avenir des pays du monde arabe est dans la démocratie. La page des dictatures doit être tournée le plus tôt possible. Etant bien compris que les Arabes ne revendiquent pas la démocratie contre l'islam, mais conte le totalitarisme islamiste ou autre.