Après des visites incessantes de ministres et du wali concernant le contournement du tunnel de Djebel El Ouahch, voilà que le secrétaire général du ministère des Travaux publics, Ali Ammi, lors de sa visite d'hier sur le site, fait savoir que ce projet est une priorité nationale. Rien que cela, il persiste en déclarant qu'il est encore plus important que le projet Est- Ouest et déclare : «Devant l'insuffisance des matériaux entrant dans sa réalisation, notamment le gravier, je somme toutes les carrières et autres cimenteries de geler la fourniture de ces matériaux aux autres projets pour ne livrer que ce chantier, en exclusivité». En fait la date butoir que le ministre avait arrêtée lors de sa dernière visite, c'est-à-dire le 31 octobre, ne doit souffrir d'aucun retard, «je m'engage à payer cash s'il le faut pour ne laisser subsister aucune équivoque ni crainte de la part des entreprises qui réclament leur dû», devait-il dire à l'adresse des entrepreneurs qui évoquent toujours le non-paiement de leurs avoirs. Ainsi devant tant de couacs, l'angoisse reprend le dessus sur ce projet qui, faut-il le rappeler, n'est qu'une simple alternative et une sorte de secours pour le projet initial, le tunnel de Djebel El Ouahch, effondré en 2014 et n'ayant toujours pas connu ses conclusions d'enquête qui peinent à voir le jour en l'absence des Japonais, responsables du projet, enquête qui se fait de plus en plus pesante et surtout coûteuse. En fait, les décideurs font de ce contournement une priorité nationale en engageant, pour ce faire, un groupement de plusieurs entreprises publiques et privées à l'effet de relever un défi pour prouver aux Nippons «le savoir-faire des Algériens», mais en vain, tant de retards et d'incohérence dans la gestion de ce chantier mettent à mal les responsables du secteur, qui, malgré toutes les facilitations accordées, les injonctions, voire des menaces à l'encontre de ces entreprises, ne savent toujours pas si les délais, à maintes reprises reportés, seront une bonne fois pour toutes respectés. Devant cet état de fait, le secrétaire général du ministère des Travaux publics a décidé d'une réunion en fin d'après-midi pour asseoir une coordination entre tous les intervenants afin de garantir le respect de cette date, le 31 octobre, car dira-t-il : «Passé ce délai, ce projet n'aura plus aucun intérêt».